Le problème surgit lorsqu’on perçoit un tel décalage entre les propos de certains – le journal La Croix mis à part – et la réalité des premiers jours d’Assemblée. A lire tel ou tel article, visiblement préparé d’avance, on peut penser – les titres le traduisent bien – que la rencontre se déroule « sur fond de crise », qu’il y a un « retour à la guerre du latin » ou que « l’Eglise de France est déconcertée par Benoît XVI… ». Rien de tout cela n’est jusqu’ici apparu dans les premiers débats de l’Assemblée, bien que les évêques en connaissent pourtant clairement le contexte particulier.
Ceux et celles qui veulent faire pression pour qu’on leur dise ce qu’ils ont prévu d’entendre risquent d’en être pour leurs frais. Au moins auront-ils eu l’occasion de livrer leur pensée – même si elle est loin de rendre compte objectivement du travail et des débats qui se déroulent ici. J’ai plutôt l’impression dominante pour l’instant – ce billet n’étant écrit qu’en début d’Assemblée - d’échanges, de réflexions, de hauteurs de vues traduisant, y compris dans la diversité d’opinions, une véritable conscience spirituelle et pastorale, bien au-delà des querelles de sacristie…
« Non, l’Eglise de France ne change pas de cap », a affirmé le Cardinal Ricard, Président de la Conférence des évêques. Son discours d’ouverture était à la fois confiant et encourageant, sans céder d’un pouce sur les grandes orientations de la mission présente de l’Eglise et la fidélité au Concile Vatican II dans son intégralité.
De grâce, ouvrons le grand angle… Il ne s’agit pas de savoir si nous célébrerons ou non en latin -je puis le faire sans problème dans le rite actuel et sans oublier un seul mot…- mais de comprendre que, face aux immenses questions posées par notre monde, nous aurons assez de liberté pour être disciples du Christ, davantage tournés vers l’avenir que nostalgiques du passé…

Mgr André Dupleix, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France