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Jérusalem
Un mémorial cardinal Decourtray
le 15 mais 2000
 


À la suite du décès du cardinal Albert Decourtray, les personnalités juives de la Commission de Genève, qui avaient signé les accords en vue de déplacer le carmel installé dans l’enceinte du camp d’Auschwitz, ont décidé d’ériger un mémorial en l’honneur du cardinal Albert Decourtray à Jérusalem. Cette initiative, prise par maître Théo Klein, ancien président national du CRIF, a été soutenue par le Dr Aron, ancien président régional du CRIF Rhône-Alpes, et les nombreux amis juifs de l’archevêque.L’inauguration du mémorial aura lieu les 15 et 16 mai 2000, à Jérusalem et au Kibboutz Lohamei Haguetaot, près de Haïfa.

Extrait du message du cardinal Decourtray à l’occasion du quarantième anniversaire du CRIF le 8 avril 1984
« […] Que puis-je dire aujourd’hui qui soit utile? Apporter ma réflexion sur l’injustice dont vous avez été l’objet et dont vous savez déjà ce que je pense.
Appeler à la vigilance, à la justice et à la prière. Les cérémonies d’aujourd’hui nous font situer, un peu artificiellementcertes, l’injustice dont vous avez été victimes, à trois niveaux :l’antisémitisme, qui vous reproche d’être juifs, est donc un antijudaïsme;
- la «solution finale» a tenté de vous exterminer parce que vous étiez juifs;
- l’atteinte des enfants juifs à Izieu, comme ailleurs, qui signe la nature même de la maladie qui a frappé l’Europe, terre chrétienne, à l’encontre des juifs.
L’antisémitisme semble d’abord une injustice de nature psychologique et morale. Comment alors un évêque conscient des responsabilités religieuses passées et engagé dans une voie de repentance peut-il aujourd’hui, avec humilité et sans prétention, reconnaître ses formes et ses degrés, c’est-à-dire entrer en vigilance?...

Appeler à la justice, c’est quoi ?
- c’est se reconnaître devant le Seigneur comme sa créature et son enfant: c’est donc reconnaître l’autre comme son frère si grande soit la différence;
- c’est promouvoir et défendre la liberté et les libertés concrètes, le Droit qui la fonde, et les droits qui les assurent;
- c’est rechercher l’égalité des droits qui rapprochent et transcendent les différences reconnues et respectées;
- c’est prendre la conscience claire de la fraternité qui réunit les hommes libres;
- c’est beaucoup de choses, mais c’est d’abord respecter l’homme juif sans substitution et sans restriction…

Appeler à la prière, c’est quoi?
- Face aux responsabilités passées, aux réalités atroces du passé comme à celles inquiètantes du présent et aux responsabilités de l’avenir, la prière peut apparaître comme un alibi dispensant de l’action ou même comme une fuite dans le spirituel renonçant à l’action pour un système de justification à bon compte.
- La prière peut être bien autre chose et dans le cas spécifique de la lutte contre l’antijudaïsme, c’est même l’âme spécifique et de base du chrétien croyant.
- Elle doit pour cela être saisie dans sa nature profonde de relation au Seigneur et dans son pouvoir libérateur pour l’homme[…] Seule la prière peut détruire à sa racine l’oppression collective des idoles sur l’humanité. Libérant chacun comme créature individuelle et autonome, elle égalise les hommes comme membres d’une communauté de droits, l’humanité. Elle révèle les hommes comme frères puisque fils.
Si l’antijudaïsme, au-delà des contre-sens et des erreurs historiques et théologiques, dérive d’abord d’une forme d’idolâtrie comme inversion ou perversion de la relation de l’homme au Seigneur, la prière est bien pour le chrétien le chemin le plus sûr pour apprendre à respecter l’homme juif. Non pas le seul moyen mais le premier.
L’expérience montrant que les préjugés peuvent parfois rester très longtemps, l’appel à la justice et à la prière n’exclut pas mais commande un appel à l’éducation. C’est une autre tâche…»

Maître Théodore Klein
«[…] C’est sur les lieux mêmes auxquels souvent il dédiait sa pensée, sur cette terre de Jérusalem vouée à l’amour de la paix et de la justice entre tous les hommes, qu’il nous a semblé que de-vrait être manifesté notre amitié au-delà de la séparation. Les membres de la délégation ca-tholique aux rencontres de Genève soutiennent cette initiative à laquelle Mgr Billé, nouvel ar-chevêque de Lyon, a bien voulu, lui aussi adhé-rer. Ainsi, sur cette terre de Jérusalem lointaine et si proche, dans un hommage commun, sera renouvelé ce dialogue fructueux qui aura permis, dans le respect réciproque, de donner à l’intelligence du cœur la victoire sur les préju-gés, les enfermements et les refus.»

Maître Alain Jakubowicz, président du CRIF Rhône-Alpes
«[…] Tout le monde a bien sûr en mémoire le rôle prépondérant qu’a joué Mgr Decourtray dans le règlement du douloureux dossier relatif au carmel d’Auschwitz. Il a été également le précurseur et l’ardent défenseur de ce qui allait devenir l’acte de repentance de l’église à l’é-gard de ses frères juifs.»

Grand rabbin René Samuel Sirat
«[…] Le père Decourtray fut aussi le “cardinal des Minguettes” sachant réaliser la prophétie d’Isaïe (LVIII, 7): ”Ne détourne pas ton regard de celui qui est proche de toi”.»

Cardinal Jean-Marie Lustiger
«Le cardinal Decourtray a compris d’un seul coup l’incompréhensible destin du peuple juif en ce siècle, avant et après la Shoah. J’en ai été le témoin.»