"C'est le vu fervent du Saint-Siège
-a dit le Cardinal au début de son intervention faite
en français- qu'à l'aube du troisième
millénaire les Nations-Unies contribuent à
construire pour le bien de l'humanité une nouvelle
civilisation, celle qui a été appelée
la 'civilisation de l'amour'".
Évoquant les devoirs des Nations-Unies, il
a ensuite rappelé que "la première
tâche était de maintenir et de promouvoir la
paix dans le monde. C'était le but essentiel
des fondateurs de l'Organisation, et il reste actuel. Trop
souvent la guerre provoque souffrances et désolation
chez les populations. Face à la recrudescence des
conflits, en particulier des luttes civiles et ethniques,
l'ONU a le devoir d'intervenir dans le cadre de sa Charte
pour ramener la paix,".
"Au nom du Pape, je rends hommage à
tout ce que l'ONU a déjà fait en ce domaine,
et je salue la mémoire des soldats et des membres
du personnel civil qui ont trouvé la mort au cours
des opérations de maintien de la paix".
Puis le Cardinal Sodano a rappelé que "la
paix est toujours fragile, et (qu'il) convient de veiller
à éteindre les foyers de guerre aussi bien
qu'à en éviter l'éclosion. C'est pourquoi
l'Organisation doit développer ses capacités
de diplomatie préventive".
"La seconde tâche de l'ONU -a-t-il
ajouté- est la promotion du développement.
Aujourd'hui encore, une part importante de la population
mondiale vit dans des conditions de misère qui constituent
une offense à la dignité humaine. Ceci est
d'autant plus inacceptable que, dans le même temps,
la richesse se développe rapidement, et que l'écart
entre les riches et les pauvres ne fait que s'accroître,
à l'intérieur même" des pays.
"De plus, d'autres maux sont bien souvent associés
à la pauvreté, comme la guerre, la dégradation
de l'environnement et les catastrophes naturelles, ainsi
que les épidémies. Comment ne pas souligner
que la plupart de ces fléaux touchent d'abord l'Afrique?".
Ensuite, le représentant du Saint-Siège
a affirmé que la situation actuelle exigeait "une
mobilisation morale et financière, qui comprenne
des objectifs précis en vue d'une diminution drastique
de la pauvreté et, entre-autres, l'abolition de la
dette des pays pauvres selon des modalités plus incisives,
un renouveau de l'aide au développement et une généreuse
ouverture des marchés".
"La troisième tâche des Nations-Unies,
est la promotion des Droits de l'Homme. De nombreux
documents ont été élaborés"
mais l'effort doit "être poursuivi, car le combat
pour les Droits de l'Homme n'est jamais terminé,
et je citerais ici -a dit le Cardinal- la défense
du premiers d'entre-eux, le droit à la vie, si souvent
menacé".
"Jean-Paul II exprime d'ores et déjà
son appui à la Conférence mondiale contre
le Racisme, la discrimination raciale, la xénophobie
et l'intolérance, qui se tiendra l'année prochaine
en Afrique du Sud. Il encourage toutes les initiatives destinées
à empêcher la dissémination du racisme
et de l'intolérance".
Ensuite, le Secrétaire d'État a dit
que, "plus qu'une approche concrète des Droits
de l'Homme, il faut les affermir, en leur donnant une solide
base éthique, car sinon ils demeureront fragiles
et sans fondations. A ce propos -a-t-il ajouté- on
doit réaffirmer que les Droits de l'Homme ne sont
créés ou octroyés par personne. Ils
sont inhérents à la nature humaine".
Le quatrième devoir de l'ONU est "de
garantir l'égalité de tous ses membres...
L'écoute et le respect de chacun est impératif
lorsqu'il s'agit de prendre des décisions communes,
mais plus encore lorsqu'on s'attache à définir
des orientations qui touchent à des valeurs morales
et culturelles fondamentales. En ce domaine, il n'est pas
légitime de prétendre imposer, au nom d'une
conception subjective du progrès, certains modes
de vie minoritaires. 'Les peuples des Nations-Unies', mentionnés
dans le préambule de la Charte, ont droit au respect
de leur dignité et de leurs traditions".
Enfin, le Cardinal Angelo Sodano a voulu "rappeler
la position du Saint-Siège au sujet des sanctions
imposées par l'Organisation pour obtenir d'un état
l'accomplissement de ses obligations internationales. Une
procédure claire d'examen et de révision devrait
être mise en place dans chaque cas, ainsi que des
modalités opportunes, afin que ces mesures ne fassent
pas peser leur poids sur des populations innocentes".
DELSS/SOMMET MILLENIUM/ONU:SODANO VIS 20000911 (800)
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