Le pape Jean-Paul II a annoncé, le dimanche 21
janvier 2001 puis le dimanche 28 janvier 2001, la création
de quarante quatre nouveaux cardinaux dont deux cardinaux
français : Mgr Louis-Marie Billé, archevêque
de Lyon et président de la Conférence des
évêques de France, et Mgr Jean Honoré,
archevêque émérite de Tours.
Il y a désormais six cardinaux français :
le cardinal Roger Etchegaray, ancien président de
Justice et paix et président du Comité du
Grand Jubilé de l'An 2000, le cardinal Pierre Eyt,
archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Marie Lustiger,
archevêque de Paris, et le cardinal Paul Poupard,
président du Conseil pontifical de la culture.
Un peu d'histoire sur le cardinalat
Dans l'Église primitive, les évêques
étaient élus par le clergé et par les
fidèles de leur diocèse. Le soin d'organiser
l'élection de l'évêque de Rome par le
clergé et la population de la ville revint très
tôt aux curés de ses principales paroisses
et aux diacres qui assistaient le pape. Ces clercs portèrent
le nom de cardinal (du latin cardo, cardinis, le gond, le
pivot) parce qu'ils occupaient un poste fixe et servaient
en quelque sorte de pivot à la vie de la communauté
; ainsi distinguait-on les cardinaux-prêtres et les
cardinaux-diacres. Plus tard, les évêques des
diocèses suburbicaires (c'est-à-dire entourant
Rome) vinrent se joindre à ce collège, avec
le titre de cardinaux-évêques.
En 1059, le pape Nicolas II décida que les papes
seraient désormais désignés par les
seuls cardinaux et que l'intervention du peuple dans l'élection
se bornerait à une simple approbation. En 1150, sous
le pape Eugène III, les cardinaux formèrent
le Sacré Collège. En 1179, le troisième
concile du Latran décida que l'élection du
pape serait faite à la majorité des deux tiers
des voix des votants, disposition tendant à prévenir
les contestations sur la validité d'une élection
pontificale et les schismes qui en résultaient souvent.
Elle est toujours en vigueur.
La création d'un cardinal relève de l'autorité
souveraine du pape. Il y procède en consistoire (réunion
des cardinaux). Pour la plupart, les cardinaux ne sont plus
originaires aujourd'hui du clergé romain. Cependant,
lorsque le pape crée un cardinal, il le nomme toujours
titulaire soit d'un des diocèses suburbicaires (périphériques)
de Rome (cardinaux-évêques), soit d'une des
anciennes paroisses (cardinaux-prêtres) ou diaconies
(cardinaux-diacres) de la ville. Cette relation avec une
église de Rome est purement symbolique, mais elle
est importante car elle souligne le fait que le pape n'est
chef de l'Eglise universelle qu'en sa qualité d'évêque
de Rome, successeur de Pierre : l'Eglise catholique est
une communion d'Eglises locales au sein de laquelle l'évêque
de Rome a un rôle particulier.
(Extraits de Théo, page 1027)
Le Collège des cardinaux
L'ensemble des cardinaux constitue le Collège
des cardinaux appelé auparavant le Sacré Collège.
Celui-ci a deux fonctions : se réunir en conclave
pour élire un nouveau pape et assister le pape dans
son activité quotidienne.
La réunion plénière du Collège
des cardinaux, sous la présidence du pape, s'appelle
consistoire. Y participent les cardinaux de Curie, dont
les fonctions principales s'exercent dans le cadre de l'administration
romaine, et les autres cardinaux répartis à
travers le monde. Le pape les consulte régulièrement
sur des questions importantes de la vie et du gouvernement
de l'Eglise. Par exemple, dès le début de
son pontificat, le pape Jean-Paul II a convoqué par
deux fois un Consistoire général sur l'organisation
de la Curie. Ou encore, en juin 1994, s'est tenu un Consistoire
général qui a précédé
l'élaboration de l'exhortation apostolique Tertio
millennio adveniente. On peut dire qu'il s'agit en quelque
sorte du sénat du pape.
Le rôle de conseillers du pape confié aux cardinaux
s'exerce aussi de manière quotidienne au sein des
Congrégations de la Curie romaine, ou dicastères,
qui constituent, sous l'autorité du pape, l'organe
de gouvernement de l'Eglise.
|
|