Environ deux cents personnes se retrouveront à Strasbourg
du 19 au 22 avril, lors de la rencontre organisée
par le CCEE, le Conseil des Conférences épiscopales
d'Europe, et la KEK, la Conférence des Églises
européennes.
Le Conseil regroupe trente quatre conférences épiscopale
catholiques, la KEK représente cent vingt sept Églises,
orthodoxes, anglicanes, protestantes, vieille-catholique,
de la grande Europe.
Les fidèles de ces Églises vont avoir le bonheur
de célébrer cette année Pâques
à la même date. Cette rencontre sera marquée
par deux événements : la signature de la charte
oecuménique et le rassemblement de cents jeunes délégués
des Églises.
Le père Christian Forster, Secrétaire de la
commission épiscopale française pour l'unité
des chrétiens, indique les fruits attendus de ce
rassemblement.
Que peut-on attendre de la charte ?
Signée à Strasbourg le 22 avril, cette
charte pourra servir de références. Les Églises
ne s'engagent pas sur son application mais elle leur est
proposée pour qu'elles l'adaptent en fonction des
circonstances particulières de leurs pays. En effet,
l'cuménisme, pour des raisons historiques,
géographiques et politiques, a progressé de
façon diverse selon les pays d'Europe. Quand je parle
de texte de référence, j'entends que cette
charte, tout en tenant compte de toutes les situations particulières,
doit permettre aux Églises qui ont peu avancé
sur le chemin de l'unité des chrétiens d'être
entraînées dans le dynamisme de celles qui
ont déjà beaucoup progressé, pour développer
une culture cuménique de dialogue et de collaboration.
A partir du moment où toutes les Églises
sont seulement invitées à " recevoir
" la charte, aura-t-elle un réel impact ?
La charte puisera son autorité dans l'engagement
volontaire des Églises.
Son impact pourra être beaucoup plus important que
ne pourrait le laisser croire son statut relativement modeste
par respect de toutes les Églises. Déjà,
il faut relever tout le dialogue et le travail réalisés
pour l'élaboration de ce document de dix pages. Le
texte final qui sera signé à Strasbourg conjointement
par le métropolite Jérémie et le cardinal
Miloslaw Vlk, présidents respectifs de la KEK et
du CCEE, est le résultat d'un long processus de consultation
engagé depuis le rassemblement cuménique
de Graz en 1997. Les lignes directrices adoptées
lors de la session du comité de Porto en janvier
dernier permettront sans doute une meilleure coopération
entre les Églises d'Europe. Ce sont des points d'appui,
des éléments concrets, qui inciteront les
chrétiens à mieux progresser ensemble.
Chaque paragraphe comporte une motivation et des engagements.
Par exemple, quand les Églises affirment leur volonté
d'annoncer l'Évangile, elles s'engagent à
s'informer sur leur différentes initiatives et à
conclure des accords entre elles afin d'éviter les
concurrences.
Pouvez-vous dévoiler quelques uns des secteurs
sur lesquels la charte se prononce ?
" Nous croyons en l'Église, une, sainte,
catholique et apostolique. " constitue la première
affirmation de la charte. Parmi les douze chapitres de la
charte, il y a ceux qui s'attachent à l'action commune,
à la prière, à la poursuite du dialogue..
La charte prend aussi des engagements sur la construction
de l'Europe, la réconciliation des peuples et des
cultures, la sauvegarde la création, l'approfondissement
de la communion avec le judaïsme, le développement
des relations avec l'Islam. Elle veut promouvoir aussi la
rencontre avec d'autres religions et d'autres philosophies.
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