Logo cef.fr Eglise catholique en France - Conférence des évêques de France Trouver les horaires de messes en France avec MessesInfo
ActualitésParoles d'EgliseGuide de l'EgliseEspace presseAgendaDiocèsesLiens
Vivre en ChrétienPrier   CélébrerArt Culture LoisirsSaint du jourGlossaireForumsRechercher
Actualité
Archives
Dossiers spéciaux
Chroniques
Nominations

En bref
Désolé le fichier n'est pas valide
 
Ecrivez-nous
les sites en .cef.fr
Ajoutez CEF à
   vos favoris
Ouvrez votre navigateur sur cef.fr
Plan du site
Mentions légales
Eglise Catholique
UADF © 1996-2006












 

Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Archives > 2001

Archives Retour à la liste
 

Le défi? Déchiffrer la complexité de notre époque
Entretien du Card. Louis-Marie Billé à l´"Avvenire"
(Journal italien)
(Reproduction interdite)

 

 

ROME, dimanche 20 mai 2001 (ZENIT.org/AVVENIRE) -

A la veille de son départ pour Rome, pour participer au Consistoire extraordinaire des cardinaux, qui commencera demain lundi 21 mai et se terminera jeudi, le Cardinal Louis-Marie Billé, archevêque de Lyon et président de la Conférence des Evêques de France, a expliqué au quotidien italien "Avenire" quels seraient les principaux thèmes abordés par le Consistoire. Il a notamment rappelé la nécessité de "déchiffrer la complexité" de notre époque.

Q: Quel est selon vous le problème le plus important qui sera traité lors de ce prochain Consistoire?
Cardinal Louis-Marie Billé : Il me semble que le Consistoire se déroulera autour d'un thème de fond: à la lumière de la Novo millennio ineunte, nous devrons discuter les orientations pastorales du futur. Au centre de la réflexion il y a la question de l'évolution de l'Eglise et son rapport avec la culture occidentale et les manifestations liées au phénomène de la mondialisation.

Q: La mondialisation est au cœur du débat dans l'Eglise comme dans le monde laïc. Ce mot signifie-t-il la même chose pour tout le monde?
Cardinal Louis-Marie Billé : Les difficultés de l'Eglise ne sont pas liées à des problèmes internes mais naissent de la rencontre entre l'Evangile et le monde, entre la tradition ecclésiale et les cultures contemporaines. Les rapports entre Rome et les Eglises particulières reflètent d'autres questions plus importantes: la manière dont les cultures particulières rencontrent l'Evangile, comment elles vivent la mondialisation, comment elles affrontent les questions éthiques, en particulier celles qui touchent au commencement et à la fin de la vie, les problèmes qui touchent au salut en Jésus-Christ. Je crois que nous sommes là au cœur des questions fondamentales.

Q: Les cardinaux, qui viennent de différentes parties du monde, ont des sensibilités différentes. Comment pourront-ils les concilier?
Cardinal Louis-Marie Billé : Je n'ai pas d'expérience dans les réunions du collège cardinalice, mais j'ai participé au synode sur l'Europe en octobre 1999. Il y avait énormément de différences entre nous, mais nous savions que nous nous trouvions devant une série de défis communs auxquels nous devions faire face ensemble. Un exemple: en Europe, le libérisme envahissant ne touche pas de la même manière la France, les pays nordiques et les pays de l'est, mais au fond, c'est à la même question que nous devons répondre.

Q: Qu'est-ce que l'Europe peut apporter par exemple à des pays d'Amérique Latine ou d'Extrême Orient?
Cardinal Louis-Marie Billé : On n'attend pas de nous des solutions belles et toute faites. Mais il est vrai que nous nous trouvons souvent devant la nécessité d'affronter des problèmes qui touchent les autres peu de temps après. Nous pouvons peut-être les aider dans la mesure où nous avons déjà dû nous poser des questions et que nous avons trouvé et expérimenté des solutions possibles.

Q: La France, un pays de culture et de tradition catholiques, doit aujourd'hui affronter un laïcisme triomphant et des situations différentes sur le plan religieux. Comment faut-il réagir face à une situation aussi complexe?
Cardinal Louis-Marie Billé : Lorsque nous nous sommes réunis, nous, les évêques français, à Lourdes en novembre dernier, nous nous sommes posés le problème en ces termes: les grandes orientations pastorales qui étaient au cœur de nos débats il y a vingt ou trente ans, ont révélé toutes leurs limites. Aujourd'hui, il faut chercher humblement à comprendre ce qui se passe sur le terrain, dans les paroisses, dans les mouvements associatifs, et au-delà, dans le monde non chrétien. Il y a beaucoup de signes qui peuvent indiquer la voie du renouveau de l'évangélisation. Nous devons donc procéder en prenant le temps de réfléchir avant de faire des synthèses et de tirer des conclusions. Et d'ailleurs, l'une de nos difficultés est l'extrême complexité de la société dans laquelle nous vivons: il y a les nostalgiques du christianisme, les indifférents, les populations sécularisées, les jeunes qui ont des aspirations religieuses mais qui ne se tournent pas vers l'Eglise… Lorsque nous voulons annoncer l'Evangile, nous devons savoir à qui nous avons à faire. Voilà la bonne méthode.

Q: Que pensez-vous de la baisse des vocations en France comme dans les autres pays occidentaux?
Cardinal Louis-Marie Billé : La diminution du nombre de prêtres entraîne de gros problèmes et ce n'est pas la peine de se faire d'illusions. Mais en même temps il faut reconnaître que cela a permis une articulation des responsabilités entre prêtres et laïcs que nous n'imaginions même pas il y a trente ans. Aujourd'hui nous faisons tout pour que les laïcs et les prêtres trouvent leur place, les uns par rapport aux autres, et ensemble au service de l'Evangile. La baisse des vocations est le reflet d'un changement de civilisation: nous devons le comprendre mais cela ne nous dispense pas d'appeler les jeunes à nous; et nous le faisons, je crois, avec ardeur et conviction.

ZF01052004