CITE DU VATICAN, 18 OCT 2001 (VIS).
A 11 h 30 près la Salle-de-Presse du Saint-Siège,
Mgr.Stephen Fumio Hamao, Président du Conseil pontifical
pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en déplacement,
a présenté le Message de Jean-Paul II pour
la 88e Journée mondiale du Migrant et du Réfugié
("Migrations et dialogue inter-religieux"). Il
était accompagné du P.Angelo Negrini, Official
de ce dicastère, et de Mgr.Felix Antonio Machado,
Sous-secrétaire du Conseil pontifical pour le Dialogue
inter-religieux.
"A un peu plus d'un mois des tragiques attentats de
New York et Washington -a dit Mgr.Hamao- on peut se demander
si le thème choisi n'est pas hasardeux. Parler de
migrations au moment ou de nombreux pays sont en train de
réviser leur législation en la matière,
en réévaluant peut-être le poids religieux
des migrants et réfugiés potentiels, ou renforcent
le contrôle de leurs frontières afin d'empêcher
les terroristes de s'introduire dans leurs pays, peut sembler
mettre le doigt dans la plaie".
Ce Message, a ajouté le Président du Conseil
pontifical pour la Pastorale des Migrants, "est plus
que jamais actuel car il répond à l'appel
à la paix qui grandit chez les personnes innocentes...
En effet, il faut développer dans chaque pays le
dialogue et le respect entre ceux qui professent la religion
majoritaire et les minorités, souvent constituées
de migrants et fidèles d'autres religions".
Le P.Negrini a rappelé pour sa part que la "grande
nouveauté" du Message était "le
dépassement d'une vision idéologique de la
Foi, d'une dialectique théologique destinée
à aborder un dialogue d'abord conçu comme
don extérieur, pratique et opérationnel de
la charité. Le problème ne se pose pas tant
à propos des Juifs...que prioritairement des Musulmans,
toujours plus nombreux dans les pays industrialisés".
"Le problème du dialogue avec l'Islam, comme
avec toute autre religion d'ailleurs, devient ainsi un problème
personnel, un problème de formation à l'être
vraiment chrétien, non point en vue d'une croisade
ou autre guerre sainte mais pour établir une confrontation
sincère entre croyants adultes, convaincus que le
pluralisme ne naît pas de l'homologation des diverses
vérités de foi, et encore moins de préjugés
face aux convictions d'autrui, mais du dialogue entre celles-ci".
Au cours de la conférence de presse, des statistiques
du phénomène migratoire ont été
fournis. En 1997 (derniers chiffres disponibles) on comptait
130 millions de migrants dans le monde, soit 2,3 % de la
population. 55 % se trouvent dans les pays en voie de développement,
et 45 dans les pays développés. On ne dispose
pas de statistiques fiables quant à l'émigration
clandestine.
En 1990, les proportions continentales entre migrants et
population fixe étaient: 8,6 % pour l'Amérique-du-nord,
6,1 % pour l'Europe occidentale et 18,4 % pour l'Océanie.
Il y aurait 50 millions de réfugiés dans
le monde souvent victimes d'exodes internes, du fait de
guerres ou calamités naturelles.
OP/MIGRANTS/HAMAO:NEGRINI VIS 20011018 (490)
Migrations et dialogue inter-religieux
CITE DU VATICAN, 18 OCT 2001 (VIS).
Aujourd'hui a été rendu public le Message
de Jean-Paul II pour la 88 Journée mondiale du Migrant
et du Réfugié, qui se célèbre
dans les Eglises locales selon la date fixée par
les Conférences épiscopales. Le thème
choisi cette année par le Pape est: "Migrations
et dialogue inter-religieux". Publié en italien
et anglais, le Document a été signé
le 25 juillet dernier à Castel Gandolfo.
En voici des passages :
"Le développement des moyens de transport
facilite sans cesse le déplacement des personnes
d'un pays à l'autre, d'un continent à l'autre.
La présence d'environ 150 millions de migrants de
par le monde est l'une des résultantes de cet important
phénomène... Ainsi, on a un monde dans lequel
sont appelés à vivre ensemble les uns aux
côtés des autres des hommes et des femmes de
cultures et religions différentes".
"Pour qu'une telle convivence se développe
pacifiquement, il faut que disparaissent entre les fidèles
des diverses religions les barrières du soupçon,
des préjugés et des peurs qui demeurent. Le
dialogue et la tolérance sont nécessaires
dans chaque pays entre ceux qui professent la religion majoritaire
et les minorités, souvent constituées de migrants
et fidèles d'autres religions".
"Le vaste entrecroisement de migrations qui caractérise
notre époque multiplie les occasions de dialogue
inter-religieux. Les pays d'ancienne chrétienté
comme les sociétés multi-culturelles offrent
d'excellente occasions d'échanges inter-religieux".
"Mais le dialogue n'est pas toujours facile. Pour
les chrétiens la patience et la recherche confiante
du dialogue sont un objectif à poursuivre... Ils
savent bien que pour dialoguer vraiment avec les autres
un clair témoignage de sa propre foi est nécessaire".
"Il est donc indispensable que chacun, quelque soit
sa religion, tienne compte des exigences primordiales de
la liberté religieuse et de conscience, clairement
soulignées par le Concile Vatican II".
"J'espère que cette convivence solidaire pourra
se manifester aussi dans les pays à majorité
religieuse non-chrétienne, mais où vivent
des émigrés chrétiens qui, malheureusement,
ne jouissent pas toujours d'une véritable liberté
religieuse".
"Si nous sommes tous animés par cet esprit,
de providentielles possibilité de dialogue fécond
se manifesteront dans le monde de la mobilité humaine,
où la centralité de la personne ne sera pas
oubliée. C'est la seule voie pour alimenter l'espoir
'd'éloigner le spectre des guerres de religion qui
ont ensanglanté tant de périodes de l'histoire
humaine', et qui ont souvent forcé d'innombrables
personnes à fuir leur pays".
"La paroisse représente l'espace dans lequel
une véritable pédagogie de la rencontre avec
des personnes de religion et culture différentes
peut se réaliser. Dans ses différentes acceptations,
la communauté paroissiale peut devenir un centre
d'hospitalité, un lieu où l'échange
de dons et d'expériences s'accomplit. Ceci ne pourra
que favoriser une convivence sereine, en prévenant
le risque de tension avec des émigrés d'autres
religions".
"Chaque jour et en tant de parties du monde, des migrants
et des réfugiés demandent de l'aide aux paroisses
et aux organisations catholiques, et ils sont accueillis
sans qu'on tienne compte de leur appartenance culturelle
ou religieuse. Le service de la charité que les chrétiens
sont sans cessa appelés à accomplir, ne saurait
se réduire à des secours humanitaires... A
côté du pain matériel, il ne faut pas
minimiser l'offrande de la Foi par le témoignage
de vie et le respect de tous".
"Si le dialogue inter-religieux constitue un des enjeux
principaux du moment, le phénomène des migrations
pourrait en favoriser le développement... Pour ce,
il convient de se laisser guider par le Saint-Esprit".
MESS/JOURNEE MONDIALE MIGRANT/... VIS 20011018 (610)
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