L'Église
et la JOC accomplissent un service public. L'Église
aide les jeunes à avoir un autre regard et permet aux jeunes
de mieux s'intégrer dans la société.
Réussir sa vie :
le métier d'abord
La dimension professionnelle (« avoir
un métier qui me plait ») écrase tout le reste
dans les facteurs de réussite de sa vie (80%). C'est
le reflet d'une période d'incertitude économique et d'une
insécurité sociale : augmentation du chômage des jeunes,
précarisation de leur emploi, pression au travail. Certains
jeunes précaires se qualifient de «kleenex». La peur des
jeunes est d'être privé d'un emploi et par là même de ne
pas réussir à s'insérer dans la société. Un emploi de qualité permet
de se projeter. La reconnaissance de soi passe par un métier
sérieux permettant de se construire une identité de soi.
Pour réussir leur vie, les jeunes veulent aussi « fonder
une famille » (59%) et « réussir leur
vie sentimentale » (41%).
La société et les médias ont peur des jeunes
Deux jeunes sur trois (69%)
considèrent que les médias « donnent une image négative
des jeunes d'aujourd'hui » (dont 49 % assez négative,
et 20 % très négative). La société a peur des jeunes. C'est
le sentiment dominant des adultes (63% disent que « la
société a peur des jeunes »). C'est dans les mêmes
proportions (59 %) ce que ressentent les jeunes. Une majorité d'adultes (63%)
estime que la société est trop laxiste avec les jeunes.
On est plus surpris de voir que 43 % des jeunes, pas loin
d'un sur deux, partagent aussi ce diagnostic.
La principale cause de tensions dans la société française
est l'emploi
Les jeunes ont une idée précise
des causes des tensions qui se font jour dans la société française.
Au premier rang, ils placent les problèmes économiques (« le
chômage et l'instabilité de l'emploi » : 70%).
Au second rang, la division sociale. Ils sont d'ailleurs
plus sensibles aux divisions entre les races (« le
racisme » : 44%) qu'entre les classes (« les
inégalités sociales » : 37%) ; la hiérarchie
des deux n'était certainement pas celle là il y a 20 ou 30
ans. Les autres divisions, entre les religions (« les
différences religieuses » : 11%) et
entre les sexes (« l'inégalité entre les
hommes et les femmes » : 6%) arrivent loin
derrière. Quant aux facteurs individuels, ils ne sont finalement
qu'au troisième rang des causes de tension : l'égoïsme
ou l'individualisme (20%), les discordes familiales (6%).
Une génération révoltée et matérialiste
Le sondage met en avant une génération
qui est à la fois matérialiste (« intéressée par
l'argent » 58%) et révoltée (52%). La JOC
remarque que ce sont les enfants d'ouvriers (72%) et de professions
intermédiaires (63%) qui mettent plus en avant l'argent.
Quand on a du mal à trouver sa place dans la société, on
essaye de se réaliser par l'avoir, la consommation. Pour
la JOC, ce qui soutend cette révolte c'est la volonté de
justice et d'égalité, de respect des droits de l'homme.
Les deux réponses suivantes créent
le même contraste : les jeunes se voient à la fois « solidaires » et « individualistes » (au
même niveau, respectivement 33% et 31%). Cela n'a pour
eux rien d'incompatible.
Les adultes partagent le diagnostic
des jeunes sur les deux premiers points (intéressés par l'argent
et révoltés), mais sur les autres ils sont nettement plus
sévères : ils les trouvent beaucoup moins solidaires que
les jeunes ne se voient eux-mêmes (écart de -18 points),
moins ambitieux (écart de -11 points), moins responsables
(- 9 points) et plus résignés (+ 10 points).
Voter pour être un citoyen efficace
Ils considèrent que le moyen
le plus efficace pour être citoyen est le vote (71% pour
les jeunes et 54% pour les adultes). Le séisme du 21 avril
2002 a laissé des traces très fortes dans la génération qui à l'époque
a été la plus nombreuse à s'abstenir. Les élites politiques
sont discréditées à leurs yeux.
Leur conception de l'engagement
collectif est d'abord associative : « agir dans
une organisation humanitaire » (28%) et « adhérer à une
association sociale et culturelle » (25%). C'est-à-dire
des formes d'engagement liées à des causes précises et à des
moments définis, par opposition aux engagements plus permanents
liés à une représentation générale du monde : militer
dans un syndicat (6 %) et militer dans un parti politique
(4 %) n'ont vraiment plus la cote.
Sécuriser la vie des jeunes
Les jeunes ont peur d'être exclus
de la société qui les rejette. Il n'y a pas beaucoup d'alternatives,
soit on est inclus, intégré à la société soit on en est exclu.
Pour s'éloigner de la peur du chômage, les jeunes poursuivent
leurs études le plus loin possible. En matière d'emploi,
la question est de mettre le pied à l'étrier, en réalisant
sa première véritable expérience professionnelle.
On ne peut pas lutter contre
la délinquance et oublier de lutter contre le délitement
de la société. Laisser filer l'insécurité sociale est une
dérive, qui pèsera lourd sur l'avenir de la société française.
La sécurité pour les jeunes, c'est l'emploi.
A la JOC, nous savons que les
jeunes ne s'en sortiront pas individuellement. Pour inverser
le cours des choses, il faut s'entendre entre jeunes, et
avec les adultes. Nous proposons une éducation à la liberté,
dans les rapports que l'on a aux autres.
L'Église facteur d'intégration pour les jeunes
Dans les réponses aux questions
du sondage, on peut voir que les jeunes chrétiens se disent
plus solidaires et plus confiants en l'avenir que les autres.
L'Église, la JOC permettent d'intégrer la société, de poser
un autre regard sur la vie. En ce sens, La foi permet de
mieux vivre ensemble. L'Église, la JOC accomplissent ainsi
un service public.
Ce sondage fait partie de la
campagne nationale « On est fait pour s'entendre ! » menée
par la JOC tout au long de l'année dans le but de connaître
les aspirations des jeunes. |