"L´Europe
a besoin de chrétiens engagés
en politique" a affirmé le Chancelier
autrichien Wolfgang Schussel dans la matinée du 27
mai, en cette quatrième journée du Congrès
international pour la Nouvelle Evangélisation qui
se tient à Vienne
en Autriche du 23 mai au 1er juin 2003.
"Ce n´est pas seulement un droit mais un devoir
pour les chrétiens de participer à la vie politique"
a déclaré le chef du gouvernement autrichien
devant un auditoire de 2000 missionnaires , dont les cardinaux
de Vienne et de Paris, Christoph Schoenborn et Jean-Marie
Lustiger, citant en particulier le document publié récemment
par la Congrégation pour la doctrine de la foi sur
l´engagement des chrétiens en politique. Pour
ce chancelier démocrate chrétien et qui ne
cache pas sa foi, les chrétiens ont en effet "une
vision qui va bien au delà d´une vision terrestre"
et c´est "cette vision dont a besoin l´Europe
plus que jamais". Il souhaite en effet que "l´âme
de l´Europe", qui s´enracine dans
la chrétienté,
soit toujours "plus forte" en ce sens.
Le chancelier s´est également réjoui
que l´Europe unie inclura bientôt des pays ex
communistes de l´Europe de l´Est, louant par
ailleurs l´action personnelle du pape Jean-Paul II
dans la chute du rideau de fer. La nouvelle Europe ne doit
pas perdre de vue les Balkans, ni les pays du bassin méditerranéen
et surtout le continent africain oublié par la communauté internationale.
De même, les chrétiens devraient, comme au temps
des débuts de l´Eglise, avoir ce "soucis
des autres communauté chrétiennes" répandues
dans le monde et pas seulement rester au niveau paroissial,
régional ou national. Il regrettait par exemple, dans
un monde globalisé, de ne pas savoir comment vivent
les chrétiens d´Afrique ou d´Indonésie.
Après l´intervention du chancelier autrichien
qui a duré une cinquantaine de minutes, la philosophe
allemande, Professeur Hanna-Barbara Gerl-Falkowic, titulaire
de la chaire de philosophie de la religion à Dresde
a été très applaudie. Elle s´est
penchée sur le problème du nihilisme et de
la perte de sens de la culture moderne. "La perte de
sens n´est pas seulement une résistance vis à vis
du religieux mais une perte de substance de la vie".
Elle a regretté que la société actuelle
est plus une culture de mort qu´une culture de la vie,
citant de nombreux exemples concrets. "Ce n´est
pas une société forcément athée
mais elle n´a pas non plus de réelles convictions"
a-t-elle expliqué. Les chrétiens doivent donc
se former pour „avoir des arguments sérieux“ dans
une société où Dieu semble "absent
ou loin des hommes".
La journée se poursuivait par différentes
activités missionnaires dans les paroisses ou dans
les rues de la ville de Vienne avant la messe célébrée à la
cathédrale en fin d´après-midi par le
cardinal français Jean-Marie Lustiger. Ce dernier
répondra mercredi matin aux questions des missionnaires
lors de la journée réservée aux jeunes.
Ce sont en revanche les quatre cardinaux, promoteurs de ces
Congrès à Vienne (2003), Paris (2004), Lisbonne
(2005) et Bruxelles (2006) qui participeront ensemble à une
table ronde dans la matinée de jeudi avant la concélébration
de la messe de l´Ascension.
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