Comment pouvons-nous vivre
la foi dans le concret de la vie quotidienne ?
"Comment pouvons-nous vivre notre foi dans la vie
concrète de tous les jours, dans notre monde éclaté où le
maître mot est la flexibilité ?" Telle
est la première question qu’un groupe de 5 jeunes
Viennois ont adressée au Cardinal Lustiger dans la
matinée du 28 mai, en cette cinquième journée
du Congrès international pour la Nouvelle Evangélisation
qui se tient à Vienne en Autriche du 23 mai au 1er
juin 2003.
"L’unité de votre vie, vous la trouverez
dans votre cœur, a répondu le cardinal. Vous
saurez alors distinguer ce qui vous conduit à la mort
et ce qui vous conduit à la vie." Et prenant
l’exemple du démoniaque gérasénien
de l’Évangile de Marc, qui figure en quelque
sorte l’homme moderne qui recherche de liberté mais
ne sait que s’enchaîner lui-même, le cardinal
a montré que la libération et l’unification
de la vie ne peut être donnée que par le Christ.
"Oui, a rétorqué un autre jeune, mais
l’Église reconnaît-elle les efforts de
jeunes pour vivre les valeurs de notre monde et comment nous
aide-t-elle à nous orienter dans la jungle de ces
valeurs ?" Ici encore, le cardinal Lustiger a invité l’assemblée à regarder
un personnage de l’Évangile : le jeune homme
riche. Ce jeune homme aussi vivait les valeurs puisqu’il
reconnaît avoir suivi les commandements de Dieu depuis
sa jeunesse. Mais Jésus discerne immédiatement
qu’une chose encore l’empêche de vivre
ce qu’il désire profondément : ses richesses.
"Va, vends tout et suis-moi !" Jésus met
le jeune homme au défi de se libérer de ce
qui l’entrave,
et celui-ci est tout triste, signe de son manque de liberté.
"Notre société est capable du pire et
du meilleur, conclut le cardinal, car elle n’est pas
libre à l’égard
de ses œuvres. Elle veut le bien, le beau, la liberté,
mais pourquoi agit-elle à l’opposé ?
Peut-être attend-elle que des disciples de Jésus
accueillent son appel radical de le suivre et témoignent
ainsi de la liberté et de l’amour que Dieu veut
donner à tous les hommes. "
Immédiatement après l’intervention très
applaudie du cardinal, l’assistance a pu écouter
un témoin moderne de la radicalité de l’Évangile.
Frère Marc a raconté avec une simplicité qui
a touché tous les cœurs l’histoire de la
fondation de sa communauté de Tibériade dans
les Ardennes belges. Douze à quinze mille jeunes viennent
chaque année visiter cette communauté d’inspiration
franciscaine, perdue dans les bois. Frère Marc a terminé son
témoignage en lâchant une colombe blanche, symbole
de l’Esprit Saint. Celle-ci s’est immédiatement
posée sur la statue de la Vierge Marie. "Là où est
Marie, là est l’Esprit Saint !", s’est
exclamé avec humour le frère Marc, sous les
applaudissements des participants au Congrès. "Évangéliser,
c’est humaniser ! Évangéliser, c’est
une urgence humanitaire. Beaucoup attendent cette parole.
Semez ! Semez largement !" Et joignant le geste à la
parole, le frère Marc a terminé son intervention
en parcourant les allées de la cathédrale en
jetant de pleines poignées de grains de blé !
Comme chaque jour, l’après-midi et la soirée
seront consacrés à des activités d’évangélisation
dans la ville. Même les évêques y participent,
au grand étonnement des Viennois, comme le raconte
avec humour Mgr Prowse, venu de Melbourne pour participer
aux 10 jours de Congrès. "Je les comprends,
explique-t-il en riant. Cela paraît incroyable de rencontrer
dans un super marché un évêque australien
en train d’évangéliser !"
Jeudi, les quatre cardinaux promoteurs de ces Congrès à Vienne
(2003), Paris (2004), Lisbonne (2005) et Bruxelles (2006)
se retrouveront pour une table ronde avant la concélébration
de la messe de l´Ascension
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