Le Congrès européen
des vocations vient de se tenir à Varsovie (Pologne)
du 2 au 6 juillet. Il rassemblait des délégués
de vingt-quatre pays européens, accompagnés
cette année
par les évêques chargés, au sein des
conférences épiscopales de chaque pays, de
la pastorale des vocations. Il avait pour thème :
"L’intégration
de la nouvelle pastorale des vocations dans la structure
plus large de l’ensemble de la pastorale".
Ces rencontres, initiées dans les années 80
par les services nationaux francophones se sont rapidement
ouvertes beaucoup plus largement et permettent la rencontre
entre les Églises de l’Est et les Églises
des pays occidentaux. La volonté d’intégrer
les pays de l’ancien bloc communiste a été très
forte (en 6 ans, 4 rencontres ont eu lieu dans ces pays)
et la Pologne était particulièrement fière
d’accueillir la Conférence cette année.
Mgr Aloïs Kothgasser, archevêque de Salzbourg,
a souligné en ouverture que "ce Congrès
avait lieu dans une année décisive pour la
construction européenne et que l’appel à l’âme
de ce continent européen devenait aujourd’hui
audible : nous n’avons pas seulement à construire
une Europe économique et sociale, mais une Europe
des valeurs".
Même si les situations sont différentes selon
les pays, la pastorale des vocations est souvent dans une
situation problématique. Les chemins traditionnels
du devenir chrétien n’ont plus leur emprise.
Il faut trouver de nouveaux chemins pour évangéliser
et appeler. L’évangélisation apporte à chaque
homme une invitation qui peut se décliner à quatre
niveaux : être humain, vivre en fils et fille bien-aimé de
Dieu, vivre en disciple du Christ et mettre sa vie au service
de l’Évangile pour le salut des hommes.
Le temps fort de ce congrès a été l’intervention
du professeur Amadeo Concini qui enseigne à Rome et à Vérone.
Il avait été l’un des acteurs du Congrès
de Rome en 1997 et rédacteur du document "De
nouvelles vocations pour une nouvelle Europe" (In
verbo tuo) qui est un peu la charte des services nationaux
des vocations.
Il a rappelé avec force et conviction que la pastorale
des vocations exprime le mystère de Dieu qui appelle
parce qu’il aime, qui appelle continuellement. L’Église
est une communauté de personnes appelées qui
deviennent appelantes. Toute activité pastorale est
vocationnelle : une homélie, une catéchèse,
une liturgie, un sacrement…
La pastorale des vocations n’est pas un élément
secondaire, accessoire ; elle est une activité pastorale
; elle n’est pas une activité d’urgence à cause
de notre situation de crise, mais la perspective originelle
de toute pastorale. Chacun a à découvrir que
sa vie est un bien reçu, un cadeau qui tend, par nature, à devenir
un bien donné.
C’est une pastorale générale qui s’adresse à tous – car
chaque personne a le droit d’être aidée
et de découvrir sa vocation – et en même
temps spécifique car, tout en respectant la gradualité,
elle doit faire une proposition courageuse, concrète
de la vocation aux ministères ordonnés et à la
vie consacrée.
Pour cela, il faut créer un « humus »,
un terrain favorable et créer une vraie culture de
l’appel à l’intérieur de l’Église
: cette culture vocationnelle pourrait être "exportée"
en-dehors de l’Eglise en exprimant la vocation dans
un langage accessible à tout homme aujourd’hui.
La proposition vocationnelle peut devenir une proposition
de la foi ; elle
peut faire advenir un chemin de croyant, si nous ne nous
contentons pas de proposer la vocation seulement au tout
petit cercle de ceux qui se présentent à nous.
Le prochain colloque aura lieu en France, à Strasbourg,
en 2004.
Brigitte Riche,
Service National des Vocations
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