Les priorités
Mgr André Lacrampe, archevêque de Besançon
et président du Conseil de la solidarité,
a dressé les grandes lignes du partage :
continuer à faire
entendre le cri de ceux qui souffrent.
mobiliser
les donateurs par un élargissement de
la participation des communautés chrétiennes
(les Chaldéens, les Birmans…)
développer
la relation entre les Conférences épiscopales
des pays concernés et nos organismes de solidarité.
"Il y a un réseau permanent de coopération
en Église
ici et là-bas avec les organismes non confessionnels,
avec les Conférences épiscopales, avec les
congrégations religieuses, avec les communautés
chrétiennes".
La mise en place de programmes
L’urgence fait apparaître quatre types de programmes:
construction
et réhabilitation des maisons,
achat
d’outils
de travail : les bateaux, filets
le
soutien aux familles et les Droits de l’homme,
la
prise en charge et l’accompagnement.
Et
parmi les nombreuses difficultés rencontrées : les
situations politiques, l’acheminement de l’aide,
les discriminations…
Mgr André Lacrampe a noté plusieurs défis à relever
: l’aménagement de la création, la
résorption de la dette permanente dans les pays
en voie de développement, la nécessité de
mener des actions dans la durée, le rapprochement
de nos liens en Église avec les Congrégations
religieuses qui connaissent le terrain. Les événements
interrogent aussi notre foi : "Que fait-il ton
Dieu ? ".
Les questions du mal et de la souffrance ont été présentes
dans les échanges. Dieu donne sagesse et intelligence
pour transformer le monde qui nous est offert. Ce premier
bilan
est une occasion de rappeler que la générosité pour
le sud-est asiatique ne doit pas nous faire oublier les
autres régions du monde. À noter aussi que
les jeunes se sont mobilisés très largement
et que plusieurs mouvements de jeunes s’associent également
aux projets de reconstruction.
Le partenariat entre associations
"Là où il n’y a pas le Secours
catholique, souligne Jean-Pierre Richer, président
du Secours catholique, il y a le CCFD, les Jésuites,
la Conférence
Saint-Vincent de Paul…"
À la date du
13 janvier, la Caritas-France avait collecté 18
millions d’euros.
"Ce
qu’on a fait sous le coup de l’émotion,
précise Jean-Pierre Richer, risque d’être
oublié d’ici 2 à 3 mois. Ces événements
sont une occasion d’une prise de conscience globale
de la solidarité dans le temps et de l’importance
du rôle des instances politiques et internationales
dans les prises de décision".
Xavier Lamblin, président du CCFD, a rappelé que
le CCFD n’est pas une organisation d’aide à l’urgence,
mais qu’il apporte le soutien de partenaires qui
ont leurs fonds propres contribuant ainsi à l’action
d’urgence par une présence de proximité.
"Le rôle de la société civile,
précise-t-il,
est essentiel et nos partenaires sont une veille importante
pour faire respecter les injustices et les inégalités".
Quant à la situation en Birmanie, elle reste problématique.
Les Missions étrangères de Paris, très
présentes en Asie, n’arrivent pas à avoir
de nouvelles précises. Déjà rejetés
en Thaïlande, les Birmans souffrent particulièrement.
Leurs morts n’ont pas été comptabilisés
et actuellement, ils sont renvoyés dans leur pays.
De retour du Sri Lanka, John Aloysius confirme la difficulté de
prise en compte de la situation des minorités notamment
en Birmanie et en Indonésie. La "post-urgence",
ce sont les tentes dans les camps, les constructions, les
moyens pour que deux ou trois familles puissent avoir un
bateau de pêche, l’accompagnement psychologique,
la construction d’écoles et d’hôpitaux … Quant
à lui, l'Ordre de Malte agit avec des équipes
allemandes dans le cadre européen.
Ici et là-bas
En conclusion, Mgr André Lacrampe insiste sur le
fait que la rencontre du Conseil National de solidarité n’était
pas qu’une "communication à faire"
mais un partage de "l’engagement de la foi
dans les oeuvres pour que le travail se poursuive demain,
ici et là-bas… Nos consciences chrétiennes
sont interpellées car les joies, les espoirs, les
angoisses, les malheurs des hommes sont aussi ceux et celles
des disciples du Christ, comme le souligne Gaudium et Spes.
Devenons acteur au coeur de cette création pour
qu’elle puisse être
habitable par tous. Le Dieu Ressuscité se manifeste
dans l’ouverture à l’universel qui nous
appelle à nous ouvrir à l’autre. La
dimension de la charité est au cœur de l’Espérance
croyante. On manifeste dans les rues pour l’égalité et
la liberté.
N'oublions pas la fraternité".
Jacques Carton
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