Le service national de la catéchèse et du catéchuménat
a dévoilé, mardi 20 mars, les chiffres 2007
du catéchuménat. Au-delà des réalités
statistiques, l’enjeu est de percevoir le souffle qui
traverse toute l’Eglise.
2708 adultes seront baptisés cette année dans
la nuit de Pâques. 9453 personnes, accompagnées
un peu partout en France, souhaitent découvrir le christianisme.
Un grand nombre parmi elles deviendront catéchumènes
et recevront, dans les prochaines années, le baptême,
la confirmation et la 1ère communion (les trois sacrements
de l’initiation).
« L’expérience que nous vivons en tant
qu’évêques lors de l’appel décisif
est bouleversante. Nous sommes extrêmement sensibles
à ces nouveaux- nés dans la foi et dans la vie
de l’Eglise. L’enjeu est aujourd’hui de
les accueillir et de les mettre, tel un ferment, au cœur
de la vie de l’Eglise », souligne Mgr Dufour,
évêque de Limoge et président de la commission
pour la catéchèse et le catéchuménat.
Ferments, les catéchumènes le sont déjà
dans de nombreuses paroisses comme en témoigne le temps
du carême : dimanche après dimanche, c’est
toute la communauté paroissiale qui vit à leur
rythme. Dans la nuit Pâques, aux côtés
des catéchumènes, tous les baptisés seront
ainsi invités à renouveler les promesses de
leur baptême.
Autre signe : au sein de l’Eglise, pas moins de 10 000
personnes sont aujourd’hui engagées dans l’accompagnement
des catéchumènes ou des adultes souhaitant faire
leur confirmation. Ce parcours, qui peut durer entre 18 mois
et 5 ans selon le désir et le cheminement personnels,
constitue un véritable un enrichissement mutuel.
Une dynamique partagée par des paroisses de plus en
plus nombreuses : à Paris l’ensemble des paroisses
accueillent désormais des catéchumènes.
Les paroisses rurales sont aussi concernées puisqu’elles
représentent plus de 20% des catéchumènes.
« L’arrivée d’un catéchumène
dans une paroisse c’est un cadeau, c’est tout
à coup quelque chose d’inattendu qui dynamise
toute la communauté et appelle chacun à se ré-interroger
», soulignent Anne Gautier et Benjamine Delloye,
responsables du service diocésain du catéchuménat
de Paris et Beauvais.
L’enjeu, pour les paroisses, est désormais d’inventer
des propositions qui permettent aux « néophytes
» de continuer leur chemin en Eglise.
Pour en savoir plus, accédez au site
du Service national de la catéchèse et du catéchuménat
Les catéchumènes
Qui sont-ils ?
- 70% sont des femmes
- 59% ont entre 25 et 40 ans,
- 50% sont d’origine chrétienne,
- Toutes les catégories socio-professionnelles
sont représentées
Quel est le déclic
dans leur démarche ?
Souvent un désir ancien d’avancer dans
la foi, mais aussi la figure de la grand-mère
maternelle qui, par son témoignage de vie,
les histoires qu’elle racontait a été
marquante, enfin ces dernières années,
la vie et la mort de Jean-Paul II qui ont interpellé
toute une génération (source : diocèse
de Paris)
Quelles sont les différentes
étapes du catéchuménat ?
Le chemin entrepris par le catéchumène
est ponctué d’étapes signifiées
dans des célébrations : l’entrée
en catéchuménat, qui après un
temps de cheminement et de conversion, est la première
démarche publique du catéchumène
en Église : elle lui permet d’exprimer,
devant toute la communauté rassemblée,
son désir de poursuivre sa découverte
du Christ. L’appel décisif, qui se déroule
le premier dimanche de carême, de préférence
à la cathédrale. L’évêque
appelle par leur nom tous les catéchumènes
qui seront baptisés lors de la Vigile pascale.
Chacun marque son adhésion en signant un registre
diocésain destiné à cet effet.
Après l'appel décisif, les catéchumènes
se préparent au baptême qu'ils recevront
à Pâques, à travers différentes
célébrations (appelées scrutins)
: célébration de purification ou de
conversion (ils se reconnaissent pécheurs et
se disposent à recevoir le pardon de Dieu),
célébration d'illumination (ils reçoivent
le texte du "Notre Père" et celui
du "Je crois en Dieu").
Qu’en disent-ils ?
Romain, 23 ans, en recherche d’emploi : «
Pour moi, autrefois, être heureux était
comme une sorte de devoir, et si on n’y parvenait
pas, on était nul. Je vivais alors dans une
sorte de paraître. Avec Dieu, c’est différent
: le bonheur maintenant correspond à un appel.
J’ose regarder en face ce qui me fait mal et
mes fragilités. Certes, nous sommes tous faits
pour le bonheur, mais ça se construit, avec
réalisme au jour le jour. »
Patrice 32 ans : « Mon cheminement a été
au-delà de ce que j’avais imaginé.
L’amour, c’est Dieu qui nous donne d’en
vivre et cet amour existe au-delà de tout,
dès qu’on l’accueille ici-bas.
Le bonheur, je le découvre aussi en termes
de droit pour chacun. La foi en Dieu m’a apporté
ma vocation : participer à rendre la société
la plus humaine possible. Maintenant, en tant que
chrétien, le sens du travail, des relations,
de la justice…est complètement autre.
»
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