Extraits
de l’homélie de Benoît XVI
"Depuis 850 ans des personnes de tous les peuples et
de tous les pays viennent ici... Prier avec eux les souhaits
de leurs cœurs et de leurs pays... Aller en pèlerinage
veut dire marcher vers un but. Cela confère également
une beauté particulière au cheminement et à
ses fatigues".
Le Pape a rappelé ensuite que parmi les pèlerins
qui appartiennent à la généalogie du
Christ, certains ont perdu le sens de l'orientation mais il
y en a toujours eu d'autres qui ont su donner un sens à
leur vie motivés par "la nostalgie du but".
"Il faut que nous ayons ce cœur inquiet et ouvert.
C'est la clef de voûte de ce pèlerinage. Il ne
suffit pas non plus d'être et de penser comme les autres.
Le projet de notre vie va bien au-delà. Ne nous faisons
pas manquer de ce Dieu qui nous a montré son visage
et qui a ouvert son cœur, Jésus Christ. En effet,
il y a de grandes personnalités dans l'histoire qui
ont vécu de belles et émouvantes expériences
de Dieu. Ce sont cependant, des expériences humaines,
avec leurs limites humaines. Lui seul est Dieu, et c'est pour
cela que seulement lui est le pont qui met en contact immédiat
Dieu et l'homme".
Notre foi s’oppose
radicalement à la résignation
Si nous appelons le Christ "unique
médiateur du salut valable pour tous", a dit le
Saint-Père, "cela ne signifie aucunement déprécier
les autres religions ni l'orgueilleux absolutisme de notre
pensée, mais cela exprime notre désir d'être
conquis par celui qui nous a touché au plus profond
de nous et comblés de dons pour que nous puissions
faire de même avec les autres".
"De fait, notre foi s'oppose radicalement à la
résignation qui considère l'homme incapable
de vérité, comme si elle était trop grande
pour lui. Cette résignation face à la vérité
est le centre de la crise de l'occident, de l'Europe. S'il
n'existe pas une vérité pour l'homme, alors
il ne peut distinguer entre le bien et le mal. Par conséquent
les grandes et merveilleuses découvertes de la science
se font ambiguës: elles peuvent déboucher sur
de grandes perspectives pour l'homme, mais elles peuvent aussi
se transformer en une terrible menace".
"Nous avons besoin de vérité. Mais à
la racine de notre histoire, nous avons peur que la foi en
la vérité conduise à l'intolérance.
Si cette peur, qui a ses racines historiques, agit en nous,
il est alors temps de regarder Jésus comme nous le
voyons ici dans le sanctuaire de Mariazell. Comme un enfant
dans les bras de sa mère et comme le crucifié.
Ces deux images nous disent que la vérité s'affirme
non par le pouvoir extrême, mais qu'elle se concède
à l'homme par le biais du pouvoir intérieur
d'être véritable. La vérité se
dévoile dans l'amour".
Et à la demande "Montre-nous Jésus ! "
a dit le Pape, "Marie répond en le présentant
avant tout comme un enfant. Dieu s'est fait petit pour nous.
Il ne vient pas avec la force extérieure mais comme
l'impuissance de son amour qui constitue sa force".
"L'Enfant Jésus nous rappelle évidement
tous les enfants du monde... Si l'Europe est pauvre d'enfants,
nous voulons tout pour eux et nous n'avons probablement pas
assez confiance en l'avenir. Mais la terre sera privée
de futur seulement si s'éteignent les forces du cœur
et de la raison illuminée par le cœur, tant que
le visage de Dieu ne resplendira pas sur la terre. Là
où il y a Dieu, il y a un avenir".
Regarder le Christ
Puis montrant le crucifix, le Pape a affirmé:
"Dieu n'a pas libéré le monde avec l'épée
mais avec la croix. Jésus, mourant a un geste d'accueil
par lequel il veut nous attirer à lui".
"Regardez le Christ! Si nous le faisons nous nous rendons
compte que le christianisme est différent et est plus
qu'une morale, qu'une série de commandements et de
règles. C'est le don d'une amitié qui dure dans
la vie et la mort et qui porte en soi une très grande
force morale dont nous avons tant besoin face aux défis
de notre époque. Si nous relisons avec le Christ et
son Eglise le Décalogue du Sinaï, nous nous rendons
compte que c'est 'un oui à Dieu qui nous aime et qui
nous guide et toutefois nous laisse notre entière liberté
(les trois premiers commandements), qui nous laisse un amour
responsable (sixième commandement), la responsabilité
sociale et la justice (septième commandement), la vérité
(huitième commandement), le respect des autres et de
ce qui leur appartient (neuvième et dixième
commandements). En vertu de la force de notre amitié
avec Dieu vivant, nous vivons ce multiple oui tout en le portant
comme un signe de notre souvenir du monde ".
Source : Vatican Information Service
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