Ces quelques
mots du nouveau président de la Conférence des
Évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois,
en conclusion de son discours final à l’Assemblée
de Lourdes, pourraient passer inaperçus dans l’ensemble
du message, tant il est vrai qu’ils relèvent
de l’évidence pour la foi de tout baptisé,
a fortiori celle des évêques ayant la responsabilité
pastorale du Peuple de Dieu.
***
Mais dans le contexte présent de notre société,
que les débats de l’Assemblée plénière
ont pris en compte sur bien des plans, non seulement ecclésiaux
mais aussi religieux, éthiques et culturels, ce souhait
- qui n’est pas sans rappeler les exhortations pauliniennes
– prend un relief particulier. Il est confronté
à des inquiétudes croissantes, à des
tentations de découragement ou de résignation,
à des sentiments d’impuissance face à
l’éclatement des repères, aux violences
déclarées ou plus subtiles qui n’épargnent
aucune institution, pas même la nôtre.
Raviver l’espérance,
c’est croire sans réserve que le souffle de l’Esprit
saint renouvelle en permanence personnes et structures, beaucoup
plus par les plongées courageuses en eau profonde que
par les jugements péremptoires lancés depuis
les berges les plus sécurisées.
Raviver l’espérance,
c’est pratiquer un dialogue vrai et confiant en assumant
les risques encourus, dont celui d’être livrés
à l’autre sans la cuirasse de nos contentieux,
avec la seule force de notre foi, de notre conviction et de
notre parole.
Raviver l’espérance,
c’est croire en la miséricorde et au pardon,
en la capacité de chacun à être, fût-ce
avec ses fragilités ou ses faiblesses, un témoin
et un signe de ce Dieu qui juge davantage sur l’amour
secret du cœur que sur les mérites ostentatoires
ou la vertu des élites.
Raviver l’espérance,
c’est allier lucidité et bienveillance, affirmation
et ouverture, enracinement et disposition à l’avenir.
Cela ne définit pas un programme mais une manière
d’être. Les programmes et les dossiers ne feront
jamais défaut. Mais la singularité de l’Église
n’est-elle pas, en référence au Christ,
de tenir ensemble la profondeur de la réflexion et
ce regard d’amour et de confiance sans lequel il n’est
point de révélation possible du bonheur ?
Clôture
de l'Assemblée plénière
|
|