La
Mission ouvrière réunit, les 17 et 18 novembre,
l’ensemble de ses délégués et coordinateurs
diocésains lors d’une rencontre nationale autour
du thème « Le voici maintenant le temps favorable…
». Une session qui intervient alors que la Mission ouvrière
fête cette année ses cinquante ans.
En mai 2005, 800 délégués de la Mission
ouvrière s’étaient retrouvés pour
évoquer la question de l’avenir « plein
d’espérance » de l’évangélisation
dans le monde ouvrier. Deux ans plus tard, dans la continuité
de cette précédente rencontre, la Mission ouvrière
invite ses délégués et coordinateurs
diocésains à participer à une session,
à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), les 17 et 18 novembre
prochains. Les acteurs de ce service d’Église
y témoigneront de leur conviction à voir, dans
le monde actuel, un « temps favorable » pour la
Mission à la lumière de la parole de saint Paul
aux Corinthiens (2 Co 6, 2).
« En 2005, nos débats avaient donné naissance
à quatre orientations : relier les différentes
catégories dispersées qui sont concernées
par la Mission ouvrière, intensifier notre mission
d’éducation populaire, travailler en partenariat
avec d’autres acteurs et forces d’Église,
et mieux communiquer, rappelle le P. Maurice Carré,
délégué national de la Mission ouvrière.
Au cours de cette nouvelle rencontre, nous poserons un premier
regard sur ces orientations et leur mise en place, et nous
réfléchirons à nos futures actions. »
Du monde ouvrier aux milieux populaires
La Mission ouvrière a vu le jour en 1957 sous l’impulsion
de l’Assemblée des cardinaux et archevêques
(ACA), trente ans après la naissance de la Jeunesse
ouvrière chrétienne (JOC) et sept ans après
celle de l’Action catholique ouvrière (ACO).
Son objectif : « Soutenir, développer
et coordonner l’engagement des chrétiens et l’annonce
de l’Évangile dans le monde ouvrier »,
indique Mgr Michel Mouïsse, évêque de Périgueux
et Sarlat, et membre du Conseil pour les mouvements et associations
de fidèles. À la vitalité du mouvement
ouvrier et syndical des années soixante ont succédé
des périodes plus difficiles. « La société
a évolué, constate le P. Carré. Je pense
à l’industrialisation, à la mondialisation,
à la transformation de l’Église, à
la mobilité croissante. Les événements
de mai 68 ont aussi eu des répercussions sur le mouvement
ouvrier et l’Église. »
Aujourd’hui, la Mission ouvrière est à
l’image de son public : fragilisée. Elle touche
une population moins nombreuse et plus diversifiée.
Si elle rejoint des cadres, des ouvriers, elle partage aussi
la situation de chômeurs, d’immigrés sans
papiers et de personnes en difficultés sociales et/ou
familiales… Au monde ouvrier s’est greffé,
depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, la problématique
des milieux populaires. Pour mieux connaître ces publics
et améliorer leur action, Mgr Mouïsse invite les
acteurs de la Mission ouvrière à travailler
davantage avec les instances d’Église engagées
dans les mêmes réalités (catéchuménat,
pastorale des migrants…) : « Ne restez pas entre
vous ! », exhorte l’évêque de Périgueux.
Besoin d’écoute et
souci missionnaire
Marie Birou est déléguée ACO pour la
région Midi-Pyrénées. Plusieurs fois
dans l’année, cette fonctionnaire convie ses
collègues à un temps de partage. Ce temps de
libre expression en trois étapes (voir, juger, agir)
s’inscrit dans la tradition de l’Action catholique
de « révision de vie ». « Chrétiens,
mais aussi athées ou agnostiques, les participants
témoignent de ce besoin d’écoute, affirme
Marie Birou. Ces moments sont l’occasion de se livrer
sur ce qui nous touche : la politique, le suicide d’un
collègue, nos conditions de travail, nos souffrances,
mais aussi notre espérance… »
« Dans la dynamique missionnaire d’un diocèse,
la Mission ouvrière est un partenaire essentiel, estime
Mgr Michel Mouïsse. Elle touche une population que nos
instances d’Église ont souvent du mal à
rejoindre. Son souci missionnaire peut être un aiguillon
pour l’ensemble de la pastorale d’un diocèse.
»
Stéphane Laforge
Article paru dans la Revue
Catholiques en France, N°32
Un triple
anniversaire
Créée en 1947, la Mission ouvrière
fête cette année ses 50 ans. Un cinquantenaire
célébré dans les diocèses,
bien souvent en lien avec deux autres anniversaires
: les 80 ans de la Jeunesse ouvrière
chrétienne et les 70
ans de l’Action catholique
des enfants, deux mouvements membres de la Mission
ouvrière.
Ainsi, dans le diocèse de Lyon, où l’événement
sera fêté le 10 novembre, à Villeurbanne.
«Ce triple anniversaire mettra en avant la réalité
de la Mission ouvrière, estime André Saint-Cyr,
coordinateur diocésain pour la Mission ouvrière.
Ce sera une fête ouverte à tous où
se retrouveront enfants et adultes des cités,
mais aussi des villages pour témoigner de leur
amour du Christ. » Les deux mille visiteurs attendus
pourront y faire « l’expérience de
la fraternité » en arpentant les espaces
des différents acteurs pastoraux ou de la société
civile (élus, associations…) présents. |
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