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Dossiers spéciaux
 

Le temps du désir : l'Avent

 

Le désir est l'un des moteurs les plus puissants de notre vie. La publicité le sait bien qui non seulement propose des réponses à nos désirs existants, mais s'efforce de faire naître sans cesse des désirs nouveaux. Nous sommes des êtres de désir. Depuis notre venue au monde, nous ne cessons de désirer quelque chose ou quelqu'un. Même l'extinction des désirs, que proposent comme idéal certains systèmes philosophiques ou religieux, est l'objet d'un désir.

Le vrai désir n'est pas le besoin de posséder, mais l'aspiration à entrer avec d'autres en communion de connaissance, d'amour, d'intimité, d'entre aide, de service.
C'est le désir d'aimer et d'être aimé au sens vrai du mot " aimer ", comme cela se réalise dans le véritable amour conjugal, dans l'amour des parents pour leurs enfants et des enfants pour leurs parents, dans l'amitié authentique, dans le service rendu aux autres, dans la recherche de la paix ou du bonheur des autres, dans le don de soi. Telle est la forme la plus haute du désir, celle à laquelle nous devons tendre. Le désir est le plus lui-même quand il est désir de communion à l'autre, car alors il est aspiration à un continuel dépassement.

On dit parfois que le christianisme prône la mort du désir, comme si le modèle le plus parfait du chrétien était un homme ou une femme en qui ne subsiste plus aucun désir. Contrairement à certains systèmes de l'Extrême-Orient, dont l'idéal est de désirer ne plus désirer, le christianisme est la religion du désir devenant de plus en plus illimité. Tout au long de l'histoire de son peuple, Dieu ne cesse de désirer s'approcher des hommes et de désirer que les hommes l'écoutent et répondent à ses désirs, en utilisant par exemple l'image du désir de l'époux pour l'épouse…. Le désir de Dieu pour l'homme trouve sa plénitude dans le Christ: " J'ai ardemment désiré... " (Lc 22, 15).

La sainteté chrétienne n'est pas la négation ni le refoulement de nos désirs, mais la conversion, la purification et l'orientation de nos désirs vers Celui qui seul peut les combler, le Seigneur Jésus qui lui-même est tout entier " vers Dieu " (Jn 1, 1). Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus est un exemple extraordinaire de femme de désir. Continuellement revient chez elle le mot de désir. Ainsi dans son Offrande à l'Amour Miséricordieux: " Je désire accomplir parfaitement votre volonté..., je désire être sainte... Je suis donc certaine que vous exaucerez mes désirs; je le sais, ô mon Dieu! (plus vous voulez donner, plus vous faites désirer). Je sens en mon cœur des désirs immenses... ". Prier sans cesse, c'est désirer sans cesse (Saint Augustin, Lettre à Proba). Les prières liturgiques abondent de la référence au désir. Ainsi prions-nous dans la 21ème semaine du temps ordinaire: " Dieu qui peux mettre au cœur de tes fidèles un unique désir, donne à ton peuple d'aimer ce que tu commandes et d'attendre ce que tu promets, pour qu'au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s'établissent fermement là où se trouvent les vraies joies ". Et dans la prière d'ouverture de la Messe de la Toussaint: " Puisqu'une telle multitude (les saints) intercède pour nous, réponds à nos désirs, accorde-nous largement tes grâces ".

Il est dans l'année liturgique un temps qui nous est proposé pour augmenter et réorienter nos désirs. C'est le temps de l'Avent. La liturgie de ce temps est sous le signe d'un désir qu'elle veut rendre de plus en plus intense. Plus approche Noël, plus le désir se fait ardent. Quel désir? Le désir de la venue du Christ. Le temps de l'Avent nous invite à faire nôtre le désir des prophètes comme Isaïe et Jean Baptiste, des pauvres et des justes comme Zacharie, Élisabeth, Syméon et Anne, et surtout de la Vierge Marie et de Joseph. Inlassablement reviennent les mots: " Ah! si tu venais "! " Cieux, ouvrez-vous pour laisser pleuvoir votre rosée ". La prière, qu'avec les premiers chrétiens l'Église redit à chaque Eucharistie, prend durant l'Avent sa pleine signification: " Viens, Seigneur Jésus " ! " Nous attendons ta venue! " Les antiennes qui, à partir du 17 décembre, commencent par " O viens... " sont de purs cris de désir.

Comment vivre l'Avent qui vient? En demandant chaque jour le désir de la venue de Jésus. Quel beau cadeau de Noël nous recevrons si est répandu dans nos cœurs le désir plus ardent d'aimer le Christ

+ R. BOUCHEX

(Texte intégral de Monseigneur Raymond BOUCHEX,
archevêque d'Avignon dans " Église d'Avignon " N°20 du 17 novembre 2001 et sur le site Internet du diocèse : http://catholique-avignon.cef.fr)