Emmanuel Mounier
(1905 - 1950)

Le philosophe Emmanuel Mounier est né à 1905 à Grenoble dans une famille de profonde tradition chrétienne. Dans sa recherche philosophique, Emmanuel Mounier a opté pour une nouvelle civilisation dans laquelle chrétiens et non-croyants pourraient coopérer.

Emmanuel Mounier a attribué à l’émergence des ligues fascistes et à la montée du nazisme, une origine commune : la fin d’une civilisation. Avec d’autres intellectuels, il a créé en 1932 le mouvement et la revue Esprit. Emmanuel Mounier s’est consacré à l’animation intellectuelle et à la direction pratique de cette revue, dont le mot d’ordre était "la rupture avec le désordre établi". Esprit a d’abord fait connaître sa philosophie. Les réflexions d’Emmanuel Mounier sur le sens de l’engagement et la position centrale de la personne ont constitué un nouveau mode de pensée, le personnalisme.

À maintes reprises, le philosophe a pris concrètement position : contre les ligues fascistes et le nazisme en 1934, pour le Front populaire en 1936, contre Munich en 1938, pour les républicains espagnols en 1939. En 1940, Esprit a continué de paraître pendant dix mois à Lyon, en zone non-occupée. Mais la publication d’un texte "Supplément aux mémoires d’un âne", lui a valu d’être soumis à la censure de Vichy. Quant à Emmanuel Mounier, il a été emprisonné pour sa participation à des mouvements résistants, puis acquitté quelques mois plus tard. Caché jusqu’à la Libération, il en a profité pour écrire Traité du Caractère, publié en 1946.

Après la mort prématurée d’Emmanuel Mounier en 1950, la revue Esprit a continué de paraître et d’enrichir les mouvances intellectuelles. L’oeuvre de ce philosophe, marquée par les événements de l’époque, est le symbole d’un combat politique et spirituel. Il demeure une "figure marquante de l’adhésion du catholicisme à la démocratie".