Les 14,
15 et 16 septembre, les pères, frères et sœurs
de la famille de Sainte-Croix se réuniront au Mans
pour célébrer la béatification de leur
fondateur, le père Basile-Antoine Moreau. Ce sera le
moment fort où l'Église universelle reconnaîtra
de façon officielle la sainteté de ce prêtre
manceau.
La messe de Béatification du Père Basile Moreau
se déroulera le samedi 15 septembre à Antares
à 16h00 au Mans. Ce sera la première béatification
célébrée en France après la décision
du pape Benoît XVI d'autoriser les béatifications
hors du Vatican. La cérémonie de célébration
sera présidée par Mgr Jacques Faivre, évêque
du Mans, en présence du légat papal le Cardinal
Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour
la cause des saints.
La
cérémonie sera diffusée en direct sur
KTO.
Pour
accéder à une biographie plus détaillée
et au programme des célébrations, rendez-vous
sur le
site du diocèse du Mans.
Portrait
par Mgr Jacques Faivre
Évêque du Mans
"Son zèle apostolique a pris
les dimensions du monde"
Bienheureux Basile Moreau [1799-1873].
Prédicateur et éducateur de talent,
ce prêtre du diocèse du Mans est le fondateur
de la famille religieuse de Sainte-Croix. Il sera
béatifié au Mans le 15 septembre prochain.
Issu d’une famille modeste de la campagne sarthoise,
né en 1799, Basile est ordonné prêtre
à l’âge de 22 ans. Son évêque,
qui le destine à l’enseignement dans
les séminaires, l’envoie compléter
sa formation théologique et spirituelle auprès
des sulpiciens, à Paris et à Issy. De
retour au Mans, Basile enseigne, pendant treize années,
la philosophie, la théologie, l’Écriture
sainte. En même temps, se révèlent
ses dons pour l’accompagnement spirituel (beaucoup
de séminaristes le choisissent comme directeur)
et pour la prédication (les curés de
paroisse font largement appel à lui).
Les évêques ont recours à ses
qualités d’organisateur. En 1833, Mgr
Carron le charge de fonder un « refuge »
pour jeunes filles en difficulté : avec les
religieuses de Notre-Dame de Charité, il est
à l’origine du Bon-Pasteur du Mans dont
il restera le supérieur ecclésiastique
pendant vingt-cinq ans. En 1835, Mgr Bouvier lui demande
de prendre en main un institut de frères instituteurs
et de créer un groupe de missionnaires diocésains.
L’abbé Moreau réunit les prêtres
et les frères, et, malgré l’opposition
de l’évêque, il leur adjoint un
groupe de sœurs. Il devient ainsi, en 1840, le
fondateur de la famille religieuse de Sainte-Croix,
du nom de la localité sur laquelle elle est
implantée. Rome approuvera séparément
la congrégation de Sainte-Croix (pères
et frères) en 1857 et la congrégation
des Sœurs Marianites de Sainte-Croix, dix ans
plus tard.
Éducateur de talent, le P. Moreau ouvre au
Mans une institution secondaire. Le renom de Sainte-Croix
déborde le diocèse : des œuvres
diverses, surtout des écoles et des pensionnats,
surgissent en plusieurs régions de France.
À la demande des évêques, des
prêtres et des frères sont envoyés
en Algérie, puis des équipes de religieux
et de religieuses aux États-Unis, au Canada,
au Bengale et à Rome.
Le dynamisme, la détermination de Basile Moreau
ne laissent personne indifférent. Les louanges
ne lui manquent pas, ni les oppositions. Il donne
sa démission de supérieur général
en 1866, et connaît le désaveu et l’abandon.
Mais il continue à prêcher et à
rendre service aux curés de paroisse jusqu’à
sa mort, survenue le 20 janvier 1873.
Basile Moreau est l’un des artisans du renouveau
catholique en France au XIXe siècle, et son
zèle apostolique a pris les dimensions du monde.
La famille religieuse de Sainte-Croix, qui œuvre
en différents pays d’Europe, d’Asie,
d’Afrique et d’Amérique, a recueilli
la référence spirituelle chère
à son fondateur : la croix, unique espérance.
Article
paru dans "Catholiques en France N°29"
- Juillet-Août 2007
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La spiritualité du père
Moreau
Ce qu'il cherche le plus à insuffler aux membres de
la famille religieuse de Sainte-Croix est l'esprit d'union.
Il doit relever le défi de faire vivre ensemble trois
communautés (religieux, clercs et laïcs), et il
est profondément convaincu que toute congrégation
religieuse doit imiter les premiers chrétiens qui n'avaient
"qu'un cœur et qu'une âme", donnant en
exemple la Sainte Famille de Nazareth, reflet sur terre de
l'union des trois personnes de la Sainte Trinité.
I l possède une ferme confiance en la divine Providence
et écrit: "L'œuvre de Sainte-Croix n'est
pas l'œuvre de l'homme, mais bien l'œuvre de Dieu
même... Voilà pourquoi je vous conjure de vous
renouveler dans l'esprit de votre vocation qui est un esprit
de pauvreté, de chasteté et d'obéissance...
Avec cela, nous pourrons compter sur la Providence... Car
elle se charge de pourvoir à toutes les nécessités
de ceux (celles) qui s'abandonnent à sa conduite en
accomplissant tous leurs devoirs ".
Source: site
du diocèse du Mans
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