Questions à Mgr Ulrich
« Les donateurs doivent être considérés
comme des partenaires »
En quoi la participation au Denier
est-elle un signe d’appartenance à l’Église
?
La campagne du Denier n’a pas pour objectif de répondre
à une sollicitation d’urgence sur un problème
immédiat. Faire un don manifeste la volonté
de participer à l’œuvre de l’Église
dans la durée. Chaque personne qui contribue au Denier
exprime le désir de soutenir l’institution et
ses membres au quotidien. Et ce même si elle ne pratique
pas régulièrement ou si elle n’est pas
en demande d’un sacrement particulier. C’est au
cœur de ce soutien, dans « le continu des années
», que réside l’appartenance à l’Église.
D’où la nécessité
de responsabiliser chacun à l’importance du Denier
?
C’est un point auquel nous sommes sensibles, même
si nous croyons à la nécessité d’employer
des méthodes modernes (mailing, publipostage…)
pour solliciter les donateurs. L’Église est une
affaire de relation personnelle avec l’autre. Dans le
passé, le Denier était récolté
par le prêtre lui-même, puis ce fut le tour des
collecteurs bénévoles lors de visites à
domicile. Ceux-ci distribuaient les enveloppes dans les boîtes
à lettres, discutaient avec leur voisinage et récupéraient
ensuite personnellement les dons. Aujourd’hui, ce type
de démarche a disparu, ou presque, avec la civilisation
moderne. Notre raison d’être réside pourtant
dans la relation directe et personnelle à l’autre.
À travers ce contact, l’Église apporte
une parole, celle de l’Évangile. Sous cette forme,
la campagne du Denier s’inscrit dans une démarche
pastorale.
Les autres manières, parfois
moins personnelles, de s’adresser aux donateurs sont-elles
aussi des moyens d’annonce de la foi ?
Oui, car elles assurent une sensibilisation des mentalités
aux besoins de l’Église. L’année
dernière, nous avons, ici en Savoie, envoyé
une lettre d’information aux donateurs et aux donateurs
« oublieux ». Dans ce fascicule de quatre pages,
ils ont pu trouver toutes les explications qu’ils souhaitaient
sur l’utilisation de l’argent récolté.
Ils ont apprécié de savoir comment leur argent
était géré et comment vivait l’Église
diocésaine. Cette démarche a été
saluée par d’importants dons, souvent accompagnés
d’un petit commentaire positif. Les donateurs nous ont
remerciés de les avoir considérés comme
des partenaires.
Mgr Ulrich est archevêque de Chambéry,
évêque de Maurienne et Tarentaise, président
de la Commission financière et du Conseil pour les
affaires économiques, sociales et juridiques
Interview
parue dans la Revue Catholiques
en France, N°24, février 2007
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