A l’invitation de la COMECE, 400 personnes participaient, du 23 au 25 mars, à un congrès sur le thème « Valeurs et perspectives pour l’Europe de demain au congrès- Les 50 ans du Traité de Rome». A travers des interventions, des rencontres, des échanges informels, l’enjeu était, notamment, de savoir si l’Europe avait tenu les promesses de ses fondateurs.

« Pour répondre à cette question, il faut se souvenir de ce qu’était l’Europe en 1944, en 1954, en 1964, etc.. Si l’on accepte de faire ce travail « d’anamnèse », on peut facilement comprendre ce qu’il y a « d’inespéré » dans la situation actuelle. Qui aurait osé penser, encore en 1987, que le mur de Berlin serait tombé et que l’Union européenne aurait intégré dix États membres venus de l’ex-empire soviétique, au 1er janvier 2007 ? », interpelle Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont et représentant des évêques français à la COMECE.
Paix, liberté et solidarité… les trois piliers de la construction européenne sont à redécouvrir.
« Pour bien comprendre ce que l’Europe nous a apporté et ne pas se limiter à pointer les faiblesses de la construction européenne, il faut regarder ces fondamentaux avec les yeux de ceux qui viennent d’entrer. C’est quand l’on est privé de la paix que l’on se rend compte de son prix », ajoute Mgr Simon.
Avant d’être une question d’ordre économique et social, l’Union européenne repose ainsi véritablement sur un acte spirituel : le choix du pardon mutuel et de la paix. « Ce fut vrai pour la réconciliation franco-allemande après 1945, ce fut vrai pour la réconciliation germano-polonaise à partir de 1965, et cela reste vrai pour demain, en particulier dans les Balkans ».

Ce travail de relecture de l’apport de l’Europe a commencé dès 2006 à travers différentes initiatives : un colloque à Clermont rassemblant 50 personnes de l’UE en présence de 200 lycéens, la publication d’un rapport sur les fondements éthiques de l’Union européenne par un Comité des sages composé de 25 personnalités européennes, le manifeste du Groupe "Initiative de Chrétiens pour l'Europe "(IXE), la contribution des revues jésuites… « L’originalité du christianisme, à travers la distinction entre l’Etat et les Eglises, a permis l’émergence de la société civile et ceci a ouvert un espace qui appelle un engagement et un choix de la part des personnes. C’est la société civile qui a fait avancer l’Europe et l’engagement des laïcs à travers ce type d’initiatives est très prometteur », souligne Mgr Simon. Il invite aujourd’hui les catholiques à poursuivre ce travail et à participer à la construction d’une conscience européenne à travers des initiatives très concrètes, comme des jumelages, pèlerinages, rencontres...

A Rome, le congrès s’est aussi fait pèlerinage lors de plusieurs temps de célébration, et il a été reçu en audience par le Pape Benoît XVI.