Pour célébrer
le cinquantenaire de l’encyclique Fidei donum, près
de 300 représentants de toutes les familles ecclésiales
de la Mission se réunissent à Lisieux, le 1er
octobre, en la fête de sainte Thérèse,
patronne des missions.
Cette rencontre se déroulera en présence du
cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation
pour l’évangélisation des peuples, du
cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux
et président de la Conférence des évêques
de France, de Mgr Olivier de Berranger, évêque
de Saint-Denis et président de la Commission épiscopale
pour la Mission universelle de l’Église, et de
Mgr Pierre Pican, évêque de Bayeux et Lisieux.
Cette rencontre nationale est l’occasion d’appeler
un nouveau dynamisme missionnaire dans l’Eglise de France.
« L’appel
de Pie XII reste très actuel »
3 questions à
Mgr Olivier de Berranger
Évêque de Saint-Denis, président
de la Commission épiscopale pour la Mission
universelle de l’Église
Quelle est la préoccupation
majeure de Pie XII dans cette encyclique ?
Il a le souci de l’évolution
de l’Afrique et le défi de la croissance
de l’Église en son sein. Il observe la
montée des indépendances. Mais il voit
aussi celle du matérialisme, notamment communiste,
dont l’une des conséquences serait de
couper l’Afrique de l’influence évangélique
et d’entraîner les peuples vers des conflits
sans fin. D’où son appel aux évêques
des pays mieux pourvus afin qu’ils envoient
des prêtres diocésains et des laïcs
missionnaires au service de l’Église
en terre subsaharienne.
L’Afrique est aujourd’hui le continent
qui connaît l’urbanisation la plus rapide
: 300 millions d’Africains vivent dans les villes.
En 2025, 50% de sa population sera urbanisée.
La préoccupation de Pie XII reste donc très
actuelle. Le développement, oui, mais à
l’horizon de quelles valeurs profondes ? Comment
le « don de la foi » va-t-il irriguer
la vie de ces multitudes ?
Comment s’est répandu
cet appel au « don de la foi » ?
En 1961, Jean XXIII reprendra cet
appel en l’adaptant au contexte latino-américain.
Planter l’Église, oui, mais la faire
croître aussi par trois canaux convergents.
Le premier est l’information la plus vraie possible
sur les situations des Églises locales dans
le monde. Le second est une authentique catholicité
du cœur et de l’esprit. Le troisième
est le partage généreux en hommes, en
argent, en moyens.
Qui ne voit qu’aujourd’hui ces canaux
du partage appellent une réciprocité
? Nous, Européens, pouvons beaucoup recevoir
des autres.
À quelles sources
cet engagement doit-il se nourrir ?
Pie XII rappelle la force pédagogique
de la prière missionnaire, dont la source,
liturgique, puise dans le plus pur du mystère
du Christ Sauveur. Temps d’Avent, pour écouter
le cri des prophètes et réveiller l’espérance
messianique. Temps d’Épiphanie, pour
entrer dans la manifestation du Christ au monde. Temps
pascal, pour savoir pourquoi on vit et on meurt, feu
de Pentecôte… Il actualise le Notre Père
: « C’est pour l’honneur de Dieu
et l’éclat de sa gloire que nous voulons
que son règne de justice, d’amour et
de paix soit instauré en tous lieux. »
La voilà, notre « nouvelle orientation
pour la catéchèse » !
Interview parue dans la Revue Catholiques
en France N°30
Propos recueillis par Patrick
de Sagazan
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Pour aller plus loin :
Dossier spécial proposé par le site
des œuvres pontificales missionnaires
Article paru dans la Revue Catholiques
en France N°30 : Renouveler
l’appel au don de la foi
Synthèse
de l’encyclique Fidei Donum
Témoignages
de prêtres Fidei Donum
Avec l’encyclique
Fidei Donum, un nouveau visage de la mission
En 2007, l’Eglise fête 50 ans d’engagement
des paroisses, des diocèses, des communautés,
pour la Mission, la coopération Nord/Sud, à
l’invitation pressante du Pape Pie XII en 1957
avec l’encyclique « Fidei donum ».
A l’époque, Pie XII alertait l’Eglise
sur le manque de prêtres et de militants laïcs
en Afrique. 1.300 prêtres français sont
partis. 182 congrégations religieuses françaises
sont devenues internationales…
Publiée à la veille des Indépendances
africaines, l’encyclique Fidei Donum a déclenché
un important mouvement de missionnaires d’un
nouveau type vers l’Afrique d’abord, puis
vers l’Amérique latine, l’Asie
et l’Océanie. La mission n’était
plus confiée seulement à des organismes
spécialisés qui avaient réalisé
un travail considérable, les congrégations
missionnaires. Toute l’Eglise, prêtres
diocésains, laïcs, religieuses apostoliques,
devenait désormais missionnaire et entrait
dans un échange de vie et de coopération
entre les Eglises locales partout dans le monde.
Aujourd’hui, la coopération dans l’Eglise
est réciproque du Sud vers le Nord et, surtout,
du Sud vers le Sud. Actuellement, 1.060 prêtres
étrangers exercent un service pastoral en France.
Les Eglises d’Asie, d’Amérique
latine, d’Océanie ou d’Afrique
sont missionnaires parce qu’elles continuent
à recevoir des missionnaires venus d’ailleurs,
mais aussi parce qu’elles envoient des missionnaires
(prêtres diocésains, religieux et religieuses,
laïcs) partout dans le monde, du Sud vers le
Sud, et aussi vers le Nord, dans le contexte actuel
marqué par la globalisation.
Toute Eglise particulière ou locale est en
état de mission. La mission est désormais
de partout à partout.
Source : site
des OPM
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