Jean-Paul II : un témoignage de fragilité et de dignité

Ce qui me touche dans le message de Benoit XVI pour la Journée mondiale du malade, c’est son insistance sur l’urgence de développer les soins palliatifs pour aider les malades à garder leur dignité jusqu’à la fin de leur vie. C’est fondamental.

Jean Paul II, en acceptant de se présenter dans sa fragilité, a voulu montrer que la dignité de l’homme subsistait jusqu’à son dernier jour et n’était pas liée à l’apparence physique. Ce fut un signe très fort. Nous devons tout faire pour que ces personnes s’acheminent dans la pleine conscience vers leur mort, tout en apaisant leur douleur et en les accompagnant dans ce passage vers la vraie vie. La communauté chrétienne doit prendre en charge cette proximité et cette attention à ces frères souffrants

Mgr Michel Guyard, évêque du Havre, en responsabilité du Département santé du Service national pour les questions familiales et sociales

Extrait d’une interview parue dans la Revue Catholiques en France N°24 (à paraître)

Le quotidien de la maladie incurable

« Avec le temps, l’usure et l’isolement guettent chaque famille. Et le manque de sens peut amener à la désespérance. Accompagner l’ordinaire demande de la conviction et de la ténacité, et bien des proches y laissent eux-mêmes une partie de leur santé !

Et pourtant, puis-je le dire, j’ai rencontré des malades incurables qui n’étaient plus dans la survie, mais semblaient plus vivants que nombre de bien portants ».

Daniel Pignal-Jacquard, délégué diocésain à la Pastorale de la santé

Extrait d’un article en ligne sur le site du diocèse d’Annecy

L'expérience de la fragilité

(...) Je pense aussi à cette femme allongée sur son lit de souffrance ; dans notre échange elle me fait part de sa révolte, de son incompréhension, qu’elle en veut à Dieu ; au milieu de ses pleurs elle me demande de l’excuser de parler ainsi. Frères et soeurs malades, vous n’avez pas à vous excuser de vos cris, de vos révoltes, de vos pleurs liés à votre détresse, à votre humanité, à votre désir de vivre. Ils rejoignent les cris et les prières de combien d’hommes et de femmes croyants que nous trouvons dans le livre des psaumes, ils rejoignent le cri et la prière de Jésus : « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Ces psaumes qui nous invitent non pas à être trop polis, mais à être vrais devant Dieu avec tout ce que nous sommes. Ces psaumes qui nous disent que la parole ou le cri d’abandon ou de révolte ne sont pas notre dernier mot, ni le dernier mot de notre prière. Avec vous et pour vous, avec beaucoup d’autres, je prie souvent le psaume 21, ce psaume qui commence par « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » et qui se termine par une action de grâce et une louange.

Mgr Pansard, évêque de Chartres