Pierres vivantes ! Tel était le thème
des fêtes du millénaire de la basilique Saint-Remi.
Et c’est une église de pierres vivantes, au sens
propre, qui a célébré cet événement
lors de la messe du 7 octobre, point d’orgue d’une
semaine de festivités.
Venus des quatre coins du diocèse de Reims, de France
et même de l’étranger, plus de 2500 fidèles
ont assisté à la grand-messe présidée
par le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles
et Envoyé spécial de Benoît XVI, dont
il était porteur d’un message. A ses côtés
se trouvaient 18 évêques, pour la plupart issus
des diocèses de l’ancienne Belgique seconde,
dont Remi était le chef spirituel.
La fête coïncidait avec la solennité de
saint Remi, fêté le 1er octobre conformément
à une tradition locale remontant à la fin du
VIème siècle, et avec faste le premier dimanche
d’octobre dans la basilique qui lui est dédiée.
Une célébration marquée par deux temps
forts : l’allumage d’un grand lustre de 96 bougies,
représentation de la Jérusalem céleste,
suspendu au-dessus du choeur ; et la procession de la châsse
contenant les reliques du saint patron de Reims.
Cette célébration marquait l’aboutissement
de la démarche synodale lancée par Mgr Thierry
Jordan à l’automne 2005 pour définir «
de nouvelles orientations missionnaires ». Les fêtes
du millénaire, loin d’être commémoratives
et nostalgiques, étaient ainsi tournées vers
l’avenir : « Nous ne commémorons pas que
des pierres, nous sommes des pierres vivantes, participant
à l'édification de l'Eglise aujourd'hui ! »,
a déclaré Mgr Jordan.
La mission était justement au centre du message de
Benoît XVI. Invitant les fidèles du diocèse
de Reims à « puiser l'audace missionnaire dans
la Parole de Dieu et dans la pratique sacramentelle »
afin de rendre « toujours plus visible aujourd'hui le
mystère chrétien par un témoignage vécu
au quotidien, dans tous les domaines de la vie », le
Saint-Père a lancé un appel pressant aux familles
et aux communautés chrétiennes « pour
faire connaître aux jeunes le message du Christ et les
appeler à une vie belle et bonne ».
Commentant l’évangile de Matthieu (16, 13-19),
le cardinal Danneels a mis les chrétiens de Reims devant
leurs responsabilités : « L’édifice
de pierres, il ne disparaîtra pas de sitôt. Mais
nous, la communauté vivante, resterons-nous ? ».
Pour assurer la pérennité de la communauté,
le cardinal a donné comme piliers la parole de Dieu
et l’eucharistie. Il importe également que «
le peuple tout entier reconnaisse ses dons et ses charismes
puis qu’il les mette en pratique en parfaire harmonie.
(…) Trouver chacun son charisme et le pratiquer en union
avec celui des autres, n’est pas là la définition
même de la démarche synodale dans laquelle vous
vous êtes engagés ? »
Edifiée à la fin du VIème siècle
pour abriter les reliques de saint Remi, la basilique fut
reconstruite à partir de 1007 sous l’impulsion
des moines bénédictins qui animaient alors ce
lieu de pèlerinage très populaire. De style
roman, elle connut de nombreuses transformations par la suite,
à la période gothique notamment. Deux événements
ont particulièrement marqué la basilique au
XXème siècle : les destructions infligées
lors de la Première Guerre mondiale – sa reconstruction
prendra 40 ans - et la visite de Jean-Paul II le 22 septembre
1996.
Dans la continuité de cette célébration,
d’autres événements vont marquer le diocèse
au cours des prochains mois : la retransmission de la messe
du jour de Noël en Eurovision (25/12 à 11h) ;
la promulgation des orientations missionnaires le jour de
l’Epiphanie ; et la venue des reliques de sainte Thérèse
de Lisieux dans le diocèse du 18 au 28 avril 2008.
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