Retrouvez
le texte du
Motu proprio
Pourquoi ce motu
proprio ?
Le désir de Benoît XVI est de parvenir à
une réconciliation interne au sein de l’Eglise.
« En regardant le passé, les divisions qui
ont lacéré le corps du Christ au cours des
siècles, on a continuellement l’impression
qu’aux moments critiques où la division commençait
à naître, les responsables de l’Eglise
n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir
la réconciliation et l’unité »
a-t-il souligné.
Ce regard vers le passé impose, comme le précise
Benoît XVI aujourd’hui l’obligation de
« faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent
réellement l’unité aient la possibilité
de rester dans cette unité ou de la retrouver à
nouveau. »
Le Pape cite à ce propos la phrase de la seconde
épître aux Corinthiens, où Saint Paul
écrit: « Nous vous avons parlé en toute
liberté, Corinthiens; notre cœur s'est grand
ouvert. Vous n'êtes pas à l'étroit chez
nous; c'est dans vos cœurs que vous êtes à
l'étroit. Payez-nous donc de retour ; … ouvrez
tout grand votre cœur, vous aussi ! » (2Co 6,11-13).
Cette invitation, selon Benoît XVI « peut et
doit aussi nous toucher, précisément sur ce
thème. Ouvrons généreusement notre
cœur et laissons entrer tout ce à quoi la foi
elle-même fait place ».
Est-ce une rupture dans l’histoire
de la liturgie?
Benoît XVI souligne qu’il n’y a aucune
contradiction entre l’une et l’autre édition
du Missel Romain. « L’histoire de la liturgie
est faite de croissance et de progrès, jamais de
rupture. Ce qui était sacré pour les générations
précédentes reste grand et sacré pour
nous, et ne peut à l’improviste se retrouver
totalement interdit, voire considéré comme
néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver
les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière
de l’Eglise, et de leur donner leur juste place. Evidemment,
pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés
qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent
pas non plus, par principe, exclure la célébration
selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau
rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance
de sa valeur et de sa sainteté ».
Est-ce une remise en cause du
Concile Vatican II ?
Benoît XVI souligne que la crainte d’amenuiser
l’Autorité du Concile Vatican II, et de voir
mettre en doute une de ses décisions essentielles
– la réforme liturgique n’est pas fondée.
« A ce propos, il faut dire avant tout que le Missel,
publié par Paul VI et réédité
ensuite à deux reprises par Jean-Paul II, est et
demeure évidemment la forme normale de la liturgie
Eucharistique. La dernière version du Missel Romain,
antérieure au Concile, qui a été publiée
sous l’autorité du Pape Jean XXIII en 1962
et qui a été utilisée durant le Concile,
pourra en revanche être utilisée comme Forme
extraordinaire de la Célébration liturgique.
Il n’est pas convenable de parler de ces deux versions
du Missel Romain comme s’il s’agissait de «
deux Rites ». Il s’agit plutôt d’un
double usage de l’unique et même Rite ».
Le Pape a rappelé que l’usage du Missel de
1962, comme Forme extraordinaire de la Liturgie de la Messe,
« n’a jamais été juridiquement
abrogé, et que par conséquent, en principe,
il est toujours resté autorisé » et
qu’il n’avait « n’a pas semblé
nécessaire de publier des normes propres concernant
la possibilité d’utiliser le Missel antérieur
».
« Aussitôt après le Concile Vatican II,
on pouvait supposer que la demande de l’usage du Missel
de 1962 aurait été limitée à
la génération plus âgée, celle
qui avait grandi avec lui, mais entretemps il est apparu
clairement que des personnes jeunes découvraient
également cette forme liturgique, se sentaient attirées
par elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le
mystère de la Très Sainte Eucharistie qui
leur convenait particulièrement. C’est ainsi
qu’est né le besoin d’un règlement
juridique plus clair, que l’on ne pouvait pas prévoir
à l’époque du Motu Proprio de 1988;
ces Normes entendent également délivrer les
Evêques de la nécessité de réévaluer
sans cesse la façon de répondre aux diverses
situations »
L’utilisation du Missel de
1962 ne porte-t-elle pas un risque de fractures au sein
des communautés paroissiales ?
Benoît XVI souligne que cette crainte ne lui paraît
pas réellement fondée dans la mesure où
« l’usage de l’ancien Missel présuppose
un minimum de formation liturgique et un accès à
la langue latine » et que « ni l’un ni
l’autre ne sont tellement fréquents ».
Il confirme ainsi, à partir de ces éléments
préalables concrets le fait que « le nouveau
Missel restera certainement la Forme ordinaire du Rite Romain,
non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi
à cause de la situation réelle dans lesquelles
se trouvent les communautés de fidèles ».
Retrouvez la lettre
du pape aux évêques.