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«L’unité par la prière…
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Billet de Mgr Dupleix,
secrétaire général adjoint de la Conférence
des évêques de France
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens,
ouverte le 18 janvier, peut-elle après soixante-treize ans
d’existence et malgré les impressions éprouvantes
de stagnation ou de blocage, nous mobiliser encore ? Oui, si l’on
en croit le thème de cette année « Priez sans
cesse… », exhortation de saint Paul aux Thessaloniciens
(1 Th 5,17)
Notre prière personnelle
et commune est indispensable à toute initiative, débat
ou dialogue. Elle les domine et les traverse. Elle nous tire
vers l’avant et peut nous aider à poser des actes courageux
et à déverrouiller nos préjugés, nos
crispations ou nos replis institutionnels. La prière s’infiltre
au travers des moindres fissures. Parce qu’elle est permanente
au cœur de nos Eglises, parce que nous croyons en sa force,
parce qu’elle est l’élément stable de
toutes nos entreprises, elle traduit l’unité déjà
acquise et celle qu’il nous reste à réaliser.
Cette prière, c’est
Dieu qui en est la source et qui, par elle, agit en nous
et autour de nous. Saint Paul – dans le dernier chapitre de
sa lettre – entoure son appel « Priez sans cesse »
(v.5), de paroles fortes : « Vous êtes des fils de la
lumière (v.5)… N’éteignez pas l’Esprit,
ne méprisez pas les paroles des prophètes (v.19-20)…
Celui qui vous appelle est fidèle, c’est lui encore
qui agira (v.24). L’Esprit guide notre longue marche…
La recherche de l’unité est, finalement, comme d’autres
évolutions lentes, marquée par une certaine loi de
récurrence. À chaque seuil de sa progression on constate,
indissociablement, des processus de retour en arrière mais
aussi de renouvellement et d’avancée. Tension inévitable
entre d’une part la répétition des mêmes
points de blocage, dus à notre fragilité humaine ou
à nos erreurs, et d’autre part les avancées
parfois imperceptibles dues à la présence et au souffle
de l’Esprit Saint.
Pour deux pas faits en arrière, trois le
sont en avant. Question de temps peut-être, mais la marche
est irréversible et la détermination prophétique
des baptisés, disciples du même Christ peut, parce
que Dieu le veut, venir à bout de toutes les résistances.
Notre prière est enracinée dans celle
du Christ : « Que tous soient un, comme toi Père tu
es en moi et que je suis en toi. Qu’ils soient en nous eux
aussi afin que le monde croie que tu m’as envoyé »
(Jn 17,21)
Commentant ces paroles, Mgr René Coste, dans son dernier
livre Nous croyons tous en un seul Dieu sur la confession
trinitaire de foi de l’Église indivise, rappelle l’urgence
de l’unité des chrétiens si nous voulons que
notre témoignage, en faveur de la Mission du Christ, soit
crédible dans le monde présent : « Dieu
est amour. C’est par l’amour fraternel enraciné
en Lui, qu’on témoigne au mieux de la foi chrétienne.
D’où l’impératif œcuménique.
»
* Ce billet est paru dans la revue le Courrier français
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