"L’avortement est, de loin, par le nombre,
la manifestation la plus grave du mépris de la vie
de l’innocent. "Dès le moment de sa conception,
la vie de tout être humain doit être absolument
respectée" (Donum vitae, introduction). La
culture, les conditions économiques et sociales jouent
un rôle considérable dans le fait que des couples
envisagent l’avortement comme une solution à des
problèmes qui peuvent être très réels.
Cependant, il faut affirmer qu’objectivement l’avortement
est un acte très grave. Le concile Vatican II affirme
que l’avortement est un crime abominable (cf. GS 51)
parce que Dieu, maître de la vie, a confié aux
hommes le noble ministère de la vie et que, précisément,
ils abusent de cette confiance en devenant les meurtriers
de ceux dont ils sont appelés à être
les protecteurs.
S’il existe des cas de détresse tragiques,
les dispositions actuelles de la législation française
contribuent, malgré leurs bonnes intentions, à obscurcir
la conscience. "C’est légal donc c’est
moralement permis", pense-t-on trop facilement.
La législation de l’avortement et la complaisance
d’une partie du monde médical tendent à banaliser
l’avortement dans l’opinion publique. L’avortement,
même thérapeutique, n’entraîne pas
moins la mort d’un innocent par le fait de ceux-là mêmes,
parents et médecins, à qui il est confié.
Et c’est pour attirer l’attention sur la gravité de
cet acte que le droit de l’Église fait encourir
une "excommunication" (qui interdit la vie
sacramentelle) à celui qui, le sachant et le voulant,
provoque un avortement.
Le scandale de l’avortement exige de chacun les plus
grands efforts pour changer les causes sociales et culturelles
qui le provoquent. C’est un grave devoir d’aider
les femmes en difficulté et de soutenir ceux qui donnent
aux familles les moyens d’assumer leurs responsabilités
devant une vie humaine commencée. C’est aussi
un grave devoir d’accueillir avec charité les
femmes qui ont connu l’avortement, afin de leur manifester
la miséricorde de Dieu et de leur permettre un nouveau
départ."
Les évêques de France, Catéchisme pour
adultes, 1991 (n° 579)
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