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Textes officiels
 
 

Visite ad limina des Provinces de Rouen et Rennes

Discours à Notre Saint Père le Pape
par Mgr François SAINT MACARY
Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo
le mardi 9 décembre 2003




 


Très Saint Père, nous sommes heureux de nous trouver auprès de vous et de pouvoir ainsi manifester notre communion en Eglise. Il m'appartient de vous présenter les deux Provinces de Rouen et de Rennes qui constituent toute la partie Nord-Ouest de notre pays, bordée par la Manche et l'Océan Atlantique. Environ neuf millions d'habitants répartis sur quinze diocèses. Rouen, Le Havre, Evreux, Bayeux, Coutances et Sées dans la Province de Rouen ; Rennes, Nantes, Vannes, Quimper, Saint-Brieuc, Angers, Laval, Le Mans et Luçon pour la Province de Rennes.

Par rapport à d'autres lieux du monde, notre région jouit de la paix et du bien-être, nous en avons conscience. La trop rapide transformation de la société poussée par le développement économique bouscule pourtant les hommes et les femmes de nos pays. L'urbanisation vide les campagnes, les industries se renouvèlent, la culture bouge. Cela ne se fait pas sans de profonds changements dans les modes de vie qui souvent laissent de côté les plus faibles. Dans la fidélité à l'Evangile, les chrétiens avec d'autres sont présents pour défendre la dignité de la personne, la valeur du mariage, l'accueil de l'étranger, la solidarité indispensable.

La partie la plus occidentale de notre région est marquée par une tradition chrétienne vivante. La partie orientale, plus proche de la capitale, a déjà une population plus variée et plus déracinée dans laquelle la tradition chrétienne est moins implantée.

Les catholiques de notre temps sont en train de vivre une grande mutation. Ils ont pris conscience de plus en plus de la sécularisation et prennent acte qu'ils ne vivent plus guère dans une société fortement influencée par le christianisme. Dans tous nos diocèses, avec plus ou moins de rapidité, les paroisses ont été réaménagées. Désormais, ce n'est plus une paroisse par village, mais une paroisse pour plusieurs villages et plusieurs clochers. Les catholiques sont amenés à se regrouper davantage pour célébrer l'Eucharistie et partager leur expérience croyante. Ils éprouvent davantage leur responsabilité dans l'Eglise pour qu'elle vive et remplisse sa mission. Cela exige d'eux un approfondissement de leur foi, une formation spirituelle et théologique plus forte, un engagement ecclésial plus grand. Sous l'impulsion des services de catéchèse, une importante démarche est en cours pour "aller au cœur de la foi" afin que chaque chrétien fortifie sa foi en Christ pour mieux la vivre et mieux en témoigner.

Des efforts importants sont faits pour rejoindre la génération des 25-40 ans. Ces hommes et ses femmes ont reçu une formation chrétienne très légère. Emportés par un rythme de vie très rapide, ils ont grandi dans une société où Dieu est caché. Ils demandent pourtant à l'Eglise de les marier, de baptiser leurs jeunes enfants, de leur donner des rudiments de catéchèse. Nous cherchons à les aider à s'initier vraiment à la foi chrétienne afin que le Christ demeure leur force et leur espérance.

Une autre manière de témoigner du Christ aujourd'hui dans notre région, est de donner vitalité à tous les hauts lieux chrétiens que beaucoup fréquentent par curiosité et peut-être aussi par quête de sens : les pèlerinages connus comme Lisieux, Pontmain, Le Mont Saint Michel, les pardons bretons et vendéens, les cathédrales et les églises, les chapelles de bord de mer. Beaucoup qui n'ont pas la possibilité d'être actifs dans l'Eglise et d'en pratiquer régulièrement les rites aiment trouver en ces lieux une expression de leur aspiration spirituelle. Nous essayons de donner à leur visite et à leur rencontre le plus de signification vraie et enrichissante.

Nos deux provinces ouvrent sur la mer. Les chrétiens de nos diocèses ont souvent beaucoup voyagé avant de se retirer dans leur pays natal. Beaucoup de missionnaires surtout dans des Congrégations religieuses, sont partis de nos régions, de nombreux coopérants laïcs s'en vont à leur tour vers des pays qui ont besoin. Cela empêche nos Eglises de rester confinées et ouvre de nombreuses relations avec les Eglises de toutes les parties du monde.

Nos diocèses se diversifient de plus en plus. Les Mouvements plus anciens ou des institutions fortes comme l'Enseignement Catholique, le Secours Catholique durent et travaillent, parfois avec beaucoup de renouvellement, toujours avec fidélité. En même temps naissent et se développent des initiatives à partir de la Pastorale des Jeunes, à partir de nouveaux moyens de communication, à partir des activités des Communautés nouvelles, à partir de la vie consacrée.

Cela retentit sur la tâche des prêtres. Plus âgés et moins nombreux, ils voient les formes de leur ministère changer ; ils ont de plus en plus à favoriser l'unité de groupes de chrétiens divers et à soutenir des laïcs dans les missions ecclésiales qu'ils remplissent. Ils ont à promouvoir des ministères et des engagements nouveaux au service de l'Eglise, à participer à la formation spirituelle catéchétique et pastorale. Devant vous, Très Saint Père, je voudrais rendre hommage à leur travail apostolique et à leur fidélité.

Cela nous incite à veiller particulièrement à la formation des futurs prêtres. Moins d'une centaine sur nos deux provinces, ils sont répartis sur quatre séminaires. Les jeunes hommes qui aujourd'hui se préparent au ministère presbytéral ont déjà derrière eux de longues études et souvent une vie professionnelle. Ils n'ont pas toujours baigné durant leur jeunesse dans un environnement chrétien et ils se donnent au service de l'Eglise avec piété et générosité. Leur formation pose des questions anciennes et nouvelles. Les prêtres et les laïcs qui les préparent et les accompagnent vers l'Ordination ont conscience de cette délicate mission.

Le manque de vocations sacerdotales et religieuses demeure notre souffrance et notre handicap. C'est en même temps un défi. Vous nous suggériez dans votre exhortation sur "l'Eglise en Europe", de mieux présenter aux jeunes la figure du Christ. Cela demeure l'objet de notre conversion et de celle du peuple de Dieu que nous servons. Dans la mutation que vit l'Eglise de notre pays, nous expérimentons qu'Il est la source de l'espérance et nous apprenons toujours plus à Lui faire confiance. Merci, Très Saint Père, de nous donner jusqu'au bout l'exemple de cette confiance.

+ François SAINT MACARY
Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo