Interdiction des mines antipersonnel
Ce 1er mars, la Convention d'Ottawa, qui interdit la production
et le stockage des mines antipersonnel, entre en vigueur.
Que plus de 130 Etats acceptent de renoncer définitivement
à une arme, c¹est un événement
sans précédent, dont nous nous réjouissons,
avec tous les hommes épris de paix. Il s¹agit
en effet d'une arme très particulière, qui
tue et mutile de très nombreux civils (les experts
avancent le chiffre de 26 000 par an) longtemps après
la fin des hostilités, dans les quelque 60 pays où
elle est disséminée.
Cette mesure d¹interdiction avait été
proposée à maintes reprises par le Saint-Siège,
par exemple dans le Document de réflexion éthique
sur les transferts d¹armements, publié en 1994
par le Conseil pontifical Justice et Paix (1). Tout récemment,
dans son message du 1er janvier pour la journée mondiale
de la Paix, Jean-Paul II déplore que des mines continuent
à être semées "à l'encontre
de la volonté clairement exprimée par les
gouvernements et les peuples de mettre un terme définitif
à l'usage d¹une arme aussi perfide".
La Convention d¹Ottawa est le fruit d'une mobilisation
exemplaire de l'opinion publique mondiale, mobilisation
récompensée par l'attribution du Prix Nobel
de la Paix 1997. Nous souhaitons vivement que les citoyens
du monde entier continuent à se faire entendre, afin
que cette Convention devienne universelle (58 pays ne l'ont
pas encore signée) et que les Etats signataires soient
poussés à respecter leurs engagements.
Puissent de nombreux chrétiens, en vrais disciples
du Prince de la Paix, qui les invite à se faire "artisans
de paix", prendre toute leur part dans cet effort commun.
Mgr Louis-Marie Billé
Archevêque de Lyon
Président de la Conférence des Evêques
de France
Mardi 23 février 1999
(1) Documentation Catholique, 1994, p. 666.
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