Logo cef.fr Eglise catholique en France - Conférence des évêques de France Trouver les horaires de messes en France avec MessesInfo
ActualitésParoles d'EgliseGuide de l'EgliseEspace presseAgendaDiocèsesLiens
Vivre en ChrétienPrier   CélébrerArt Culture LoisirsSaint du jourGlossaireForumsRechercher
Espace presse
Accueil - Contact
Communiqués de
presse
Dossiers de presse

Nominations

Publications
Liens
Accréditations

En bref
Désolé le fichier n'est pas valide
 
Ecrivez-nous
les sites en .cef.fr
Ajoutez CEF à
   vos favoris
Ouvrez votre navigateur sur cef.fr
Plan du site
Mentions légales
Eglise Catholique
UADF © 1996-2006












 

Vous êtes ici : Accueil > Espace presse > Communiqués de presse > Sommaire 1999

Communiqués de Presse
 
 
 

Halte au nouveau crime de lèse-mer!

Récemment, un pétrolier chargé de 25000 tonnes de pétrole brut s’est cassé en deux, au large de l’Atlantique, sous les assauts de la tempête, avec les conséquences humaines, économiques et écologiques de cette catastrophe. Heureusement que la solidarité internationale a joué pour sauver les hommes du bord. Hommage au sauveteurs.

Pourtant le Comité épiscopal de la Mer ne peut rester indifférent devant ce fait, ni devant quelques autres d’ailleurs, qui pour être moins connus ou spectaculaires sont tout aussi nocifs : guerres de la pêche, des filets, des quotas, destruction des ressources marines, trafics occultes sous pavillon de complaisance, mise en service de bateaux usés devenus dangereux, abandon, dans les ports, de bateaux bloqués par sécurité, et de leurs équipages, exploitation des marins.

Avec d’autres organisations maritimes, la Mission de la Mer ne peut ni ne doit garder le silence devant ces faits.

Nous attirons donc l’attention sur l’esprit de rapine et de concurrence impitoyable qui violence de plus en plus le monde la mer.

,ous dénonçons l’irresponsabilité de certains détenteurs de la finance et du commerce international qui transforment ce secteur de l’économie en un marché juteux, et parfois mafieux, dont les plus vulnérables font les frais. De ce point de vue, l’incarcération du capitaine du pétrolier naufragé, pose vraiment question : est-il coupable et complice ou comparse et bouc émissaire ?

Car nous devons le dire haut et fort : il y a de nouveaux négriers et de nouveaux esclaves.

Trop peu le savent. L’hexagone se croit terrien; il est aussi côtier; son sort dépend beaucoup de celui de la mer.

D’autre part, l’élément marin est liquide : ceux qui l’exploitent savent se dérober. Ceux qui sont exploités ne peuvent être entendus, puisqu’occupés à trimer, sans être connus, ni vus, ni entendus. A nous de faire entendre leur voix. C’est la raison pour laquelle la Mission de la Mer organisera les 6-7-8 mai 2000 à Lourdes, pour la première fois, une rencontre-pèlerinage ouverte à toute personne et organisation attachés au monde de la mer et à son devenir.

- Impossible donc de croire qu’on peut braver la mer déchaînée et envoyer de pauvres gens au large, d’un bout à l’autre de la planète, sur des bateaux anciens, par tous les temps, dans le seul but, pour les spéculateurs, de faire de l’argent ou, pour les pauvres, de survivre.

- Impossible de continuer ainsi et de constater émotivement les dégâts en hommes, en matériel et en pollution de ces bateaux quand ils échouent. Leur casse est prévisible et de nouveaux navires « doubles coques » devraient les remplacer pour éviter ce genre d’incident.

- Urgence de mettre au clair les causes de ces faits; de nommer et poursuivre les responsables et leurs réseaux, de dénoncer sans cesse ce système d’exploitation, d’alerter l’opinion.

- Nous demandons aux gouvernants, non seulement français mais européen, d’imaginer une politique de la pêche internationale à base d’équité, de solidarité humaine et de respect des ressources; une mise à jour d’un droit international, avec les moyens de l’appliquer. Sans cette double dimension juridique et éthique, le XXIe siècle pourrait devenir celui de la pollution mortifère de la mer, et sa mise en otage par quelques compagnies de requins.

En cette époque de l’année, la presse publie les menus de réveillons au prix fort, où figurent toujours poissons et fruits de mer. Que les réveillonneurs pensent qu’entre leur assiette et la mer, il y a le matelot, trop souvent mal considéré, mal traité, mal payé.

Heureusement que nous sommes témoins d’une culture de la mer et de valeurs admirables vécues par les Gens de Mer qui, un peu partout, prennent conscience de cet état de chose et essaient, avec d’humbles moyens, de s’organiser et de faire entendre leur voix. Répercutons-là.

Comment notre pays, celui des Droits de l’Homme, pourrait-il ignorer et rester indifférent devant ces conduites irresponsables de navigation risquée, de pillage et d’oppression? Nous faisons appel à sa raison et à son cour.

En tout cas, la Mission de la Mer se fait un devoir de signaler fortement à l’opinion cette vérité de bon sens : dis moi comment tu traites la mer et ses marins, je te dirai qui tu es; dis-moi comment vont la mer et ses marins, je te dirai l’état du monde, son devenir, et le tien avec eux.

+ Pierre Moleres
Evêque de Bayonne,
Président du Comité épiscopal
de la mission en Monde Maritime

le 21 décembre 1999