Les responsables des Eglises, en France,
s'en tiennent traditionnellement à la plus grande discrétion
à la veille d'un scrutin politique. Ils le font par
respect pour la laïcité, manifestant ainsi leur
confiance dans le jugement des électeurs, croyants
ou non.
Cette fois, à la veille du second tour des élections
présidentielles, j'estime de mon devoir de rompre le
silence. Le premier tour, marqué par une augmentation
grave des abstentions et par la montée du vote extrémiste,
est révélateur d'une démocratie malade.
Je ne peux, en particulier, laisser croire que le Front national
serait investi d'une quelconque légitimité morale,
sous prétexte qu'il utilise des slogans empruntés
au catholicisme ! Son idéologie d'intolérance
et de xénophobie, son projet nationaliste de repli
sur soi, son refus de la différence sont aux antipodes
de l'Évangile. " Que celui qui a des oreilles
pour entendre, qu'il entende ".
Olivier de Berranger,
évêque de Saint-Denis-en-France
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