Chers amis et amies,
Nous avons tous reçu les résultats du premier
tour des présidentielles comme un coup de poing en
plein cur de la mission confiée. Nous sommes
atteints dans notre personne et dans nos relations : avec
tous les migrants nous éprouvons l'effroi que produit
le rejet de l'autre élevé au rang de programme
de gouvernement.
La présence du président du FN au second tour
et ce que cela révèle comme peurs, méfiances,
méconnaissance et repli nous rappelle qu'il nous reste
un travail immense à poursuivre : vivre la fraternité,
emblème de la République et dimension évangélique
à valeur universelle, en continuant d'accueillir et
d'accompagner les migrants les plus démunis. Dans cet
état de fait, chacun est engagé et nous avons
responsabilité d'éveiller les consciences de
tous ceux qui vivent sur le sol de France - et parmi eux les
chrétiens - surtout ceux qui sont sensibles aux idées
de rejet de l'étranger désigné, par facilité,
comme le responsable de tout ce qui nous arrive.
Devant cette situation d'une gravité exceptionnelle,
nous soutenons sans relâche les combats menés
par tant d'hommes, de femmes, de jeunes, dans les quartiers,
les permanences associatives, aux guichets des préfectures.
Portés par ce dynamisme existant, nous voulons relever
le défi que posent ces élections : ensemble
vivre et continuer à bâtir ou bien anéantir
deux siècles de vie de la France et du peuple français
faits de l'apport de millions de personnes venues de l'étranger.
C'est ainsi qu'est constituée la France réelle.
Les dangers qui la menacent aujourd'hui nous font dire aussi
que c'est encore " un peuple en devenir ".
Nous partageons la question de beaucoup : comment en est-on
arrivé là ?
La gestion démagogique du sentiment d'insécurité
a réveillé des peurs, mauvaises conseillères.
Les sirènes alléchantes de la " préférence
nationale " masquent alors une fermeture, une exclusion,
un rejet, un repli égoïste mortifère qui
n'honore plus le respect du à toute personne humaine
et ferme l'avenir.
Des réactions se font jour. Elles révèlent
un certain réveil, notamment chez les jeunes. Ceci
nous appelle sans doute à être attentifs au dialogue
inter générations. Ces manifestations peuvent
être le signe d'une rupture entre elles. A nous de discerner
et de mettre à profit ce sursaut pour nous redire ensemble,
en équipe diocésaine et dans toutes les instances
nationales et régionales, la mission qui nous est confiée
pour le monde et pour l'Eglise elle-même.
Dans ce climat où la peur et la suspicion obscurcissent
la raison, continuons à témoigner de l'Espérance
qui est en nous
Espérance fondée sur la
résurrection du Seigneur qui, en fidélité
à son Père, ouvre tout grand ses bras et son
cur à tous les humains, en commençant
par le petit, le prisonnier, le malade et l'étranger
Il les fait, ici, les sacrements privilégiés
de sa présence (Mt 26) et cela nous appelle à
avancer dans ce sens, quoiqu'il en coûte.
Avec vous et à votre service
L'Equipe du Service National de la Pastorale des Migrants
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