Le président de la conférence
des évêques de France invite les catholiques
à discerner les enjeux de la prochaine élection
présidentielle. L'histoire du siècle dernier
est sans doute éclairante pour évaluer ce qui
se passe aujourd'hui.
Ces dernières décennies, la France a eu deux
devises qui correspondent à deux régimes politiques,
à deux conceptions de l'homme et de la vie ensemble.
La première " Liberté, égalité,
fraternité " adoptée par les Républiques
successives et dont Jean-Paul II a dit au Bourget en 1980
que " ce sont là des idées chrétiennes
".
La seconde " Travail, famille, patrie " avait été
adoptée par l'État français entre 1940
et 1944. Au delà des mots qui semblent apparemment
séduisants, il y a une idée de l'homme et de
la société très différente : faut-il
privilégier l'ordre au détriment de la liberté?
faut-il privilégier la liberté au risque du
désordre ? Tous les parents sont confrontés
à ce dilemme dans l'éducation de leurs enfants.
Les responsables politiques choisissent de gouverner selon
l'un ou l'autre de ces principes. Choisir l'ordre pour conjurer
la peur et assurer la sécurité en développant
ses forces ; c'est alors souvent limiter la liberté
d'expression, d'association ou de réunion pour éviter
les débordements, c'est aussi fermer ses frontières
pour ne pas être perturbé. Choisir la liberté
en développant la confiance et les liens sociaux ;
c'est alors travailler à responsabiliser les citoyens,
à les ouvrir au sens et au respect des autres, c'est
assurer les conditions qui permettent de reconnaître
l'égale dignité de chaque homme.
C'est à ce choix que nous serons confrontés
dimanche prochain.
Daniel Labille,
évêque de Créteil
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