"Aux jours sombres de la guerre froide, l'Encyclique du bienheureux
Jean XXIII, Pacem in Terris, s'est révélée être une lumière
d'espoir pour les hommes et les femmes de bonne volonté: instaurer
une paix véritable exige 'le respect diligeant de l'ordre
divinement établi'. Le Saint-Père y a indiqué la vérité, la
justice, la charité et la liberté comme les piliers d'une
société pacifique".
"Jean XXIII pensait tout particulièrement aux médias quand
il invitait à 'la justice et à l'impartialité' dans l'usage
des 'instruments pour la promotion et la diffusion de la compréhension
mutuelle entre les nations', mis à notre disposition par la
science et la technologie".
"Aujourd'hui...la paix, la justice et la stabilité sociale
sont encore absentes en beaucoup de régions du monde. Le terrorisme,
les conflits au Moyen-Orient et en d'autres régions, les menaces
et les contre-menaces, l'injustice, l'exploitation, les assauts
à la dignité et à la sainteté de la vie humaine avant et après
la naissance sont de consternantes réalités de notre temps.
Parallèlement, le pouvoir des médias à façonner les rapports
humains et à influencer la vie politique et sociale, pour
le meilleur ou pour le pire, s'est énormément accru".
"Médias et vérité: L'exigence morale fondamentale de toute
communication est le respect envers la vérité et le service
à cette même vérité... Les médias ont une responsabilité inéluctable
en ce sens, car ils constituent le forum moderne où les idées
sont partagées et où les gens peuvent mûrir en compréhension
mutuelle et en solidarité. C'est pourquoi Jean XXIII a défendu
le droit 'à la liberté d'enquêter au sujet de la vérité et,
dans les limites de l'ordre moral et du bien commun, à la
liberté de parole et de publication', comme conditions nécessaires
pour la paix sociale".
"En fait, si les médias rendent souvent un service courageux
à la vérité, ils fonctionnent quelquefois des comme agents
de propagande et de désinformation au service d'intérêts restreints,
ou de préjugés nationaux, ethniques, raciaux, et religieux,
ou de l'avidité matérielle et d'idéologies mensongères. Il
est impératif que les pressions exercées en ce sens sur les
médias pour les amener à se leurrer ainsi soient contrastées
avant tout par les hommes et les femmes des médias eux-mêmes,
mais aussi par l'Eglise et les autres groupes concernés".
"Médias et justice: L'extension globale des médias implique
des responsabilités spéciales à cet égard. S'il est vrai que
les médias appartiennent souvent à des groupes d'intérêts,
privés et publics, la nature même de leur impact sur la vie
exige qu'ils ne doivent pas servir à opposer un groupe contre
un autre, par exemple, au nom des conflits de classe, de nationalisme
exagéré, de suprématie raciale, de purification ethnique.
Opposer des groupes au nom de la religion est une faute particulièrement
grave contre la vérité et la justice, tout comme le traitement
discriminatoire envers les croyances religieuses, étant donné
que celles-ci appartiennent au niveau le plus profond de la
dignité et de la liberté de la personne humaine".
"Médias et liberté: La liberté est une condition préalable
à la paix véritable, aussi bien qu'un de ses fruits les plus
précieux. Les médias servent la liberté en servant la vérité.
Ils font obstacle à la liberté dans la mesure où ils se dissocient
de ce qui est vrai en disséminant des mensonges ou en créant
un climat de réaction émotive malsaine face aux événements.
Seulement s'ils ont libre accès à l'information vraie et suffisante
les gens pourront rechercher le bien commun et tenir les autorités
publiques pour responsables de celui-ci. Si les médias sont
appelés à servir la liberté, ils doivent être libres et doivent
utiliser correctement cette liberté. Leur situation privilégiée
oblige les médias à s'élever au-dessus d'intérêts purement
commerciaux et à servir les vrais besoins et le vrai bien
être de la société. Bien qu'une certaine réglementation publique
des médias concernant les intérêts du bien commun soit appropriée,
le contrôle gouvernemental ne l'est pas. Les journalistes
et en particulier les commentateurs ont le grave devoir de
suivre les impératifs de leur conscience morale et de résister
aux pressions pour adapter la vérité en vue de satisfaire
les exigences des riches ou du pouvoir politique".
"Médias et amour: Le bienheureux Jean XXIII a exprimé cette
idée simple mais profonde", que "la paix véritable entre les
nations ne dépend pas de la possession et d'une répartition
égale des armes, mais uniquement de la confiance mutuelle'...
Les médias sont des acteurs prioritaires dans le monde d'aujourd'hui,
et ils ont un rôle immense à jouer dans la construction de
cette confiance. Leur pouvoir est tel qu'en quelques jours
seulement ils peuvent créer une réaction publique positive
ou négative aux événements, selon leurs intentions. Les gens
raisonnables se rendront compte que ce pouvoir énorme exige
les plus hauts niveaux d'engagement envers la vérité et la
bonté. En ce sens les hommes et les femmes des médias sont
tenus à contribuer à la paix dans toutes les régions du monde
en brisant les barrières de la méfiance, sachant prendre en
considération le point de vue des autres. Qu'ils s'efforcent
toujours d'encourager les peuples à la compréhension et au
respect mutuels, et au-delà de la compréhension et du respect,
à la réconciliation et à la miséricorde!".
"Tout cela représente un défi impressionnant, mais en aucun
cas ce ne serait trop demander aux hommes et aux femmes des
médias. En effet, par vocation aussi bien que par profession,
ils sont appelés à être agents de vérité, de justice, de liberté,
et d'amour, contribuant par leur travail si important à l'ordre
social, 'fondé sur la vérité, édifié grâce à la justice, nourri
et animé par la charité, et rendu effectif sous les auspices
de la liberté'".
MESS/MEDIAS:PAIX/JOURNEE COMMUNICATION VIS 20030124 (1070)
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