Alors que nous nous retrouvons pour célébrer
dans la joie la naissance du sauveur que Dieu nous donne, à l’autre
bout de la terre, des frères humains affrontent
dans les larmes une terrible tragédie.
Il est des heures, comme celles que nous font vivre les
médias, où l’envie nous prend de nous
tourner vers Dieu, tel le prophète Jérémie,
pour l’invectiver et lui demander de nous rendre
des comptes. Pour lui demander de nous aider à répondre à nos
pourquoi ? Pourquoi tant de souffrance ? A quoi bon tant
de malheur ?
Reconnaissons-le, croyants comme incroyants, il est dans
nos vies des épreuves que nous ne parvenons pas à comprendre,
et tout particulièrement quand nous les traversons.
Combien d’entre-nous, devant l’horreur de
ce drame se sont-ils interrogés sur Dieu ? Combien
ont été traversés par le doute avant
de se tourner dans le silence de la prière à l’exemple
même de celles et ceux qui sont broyés par
la détresse et dont la télévision
nous montre les images.
Voici que les lumières de Noël braquent avec
brutalité leurs feux sur la misère dans laquelle
vit une partie de l’humanité. Pas seulement à la
suite de ce raz de marée, mais chaque jour de son
existence. Ces images, nous les recevons en pleine figure.
Puissent-elles nous faire sortir de notre léthargie
!
Cet événement a déclanché un élan
de générosité exceptionnel. Dieu
fasse qu’il ne soit pas éphémère,
provoqué par l’émotion de ce désastre.
Alors, au début de cette célébration,
demandons à Dieu de nous aider à ouvrir nos
yeux, nos oreilles, notre cœur, afin que la clameur
de ceux qui souffrent traverse les murs de nos églises.
Demandons lui pardon pour notre aveuglement, notre surdité et
pour la dureté de notre cœur.
+ Jean-Michel di FALCO LEANDRI
Evêque de Gap |