Avec Mgr Fitzgérald (Conseil
pontifical pour le dialogue interreligieux)
La Pentecôte fut l'occasion
d'une "Journée de réflexion et de prière sur les devoirs des catholiques
envers les autres hommes: "annonce du Christ, témoignage, dialogue",
réflexion promue par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Un dialogue auquel
éveille en particulier, à Rome, la venue d'un groupe de Bouddhistes
japonais qui ont demandé de venir assister à la messe présidée par Jean-Paul
II. "Le dialogue interreligieux fait partie de la mission évangélisatrice
de l'Eglise", écrivait le pape, comme le rappelle Mgr Fitzgerald.
"A travers cette journée, nous avons voulu mettre en évidence l'universalité
de la Pentecôte (...) elle n'est pas seulement une fête de l'Eglise,
elle ne concerne pas seulement ceux qui appartiennent visiblement à
l'Eglise. Mais une réflexion sur la mission complète de l'Eglise qui
s'adresse à toute personne. Le Saint-Père a souligné dans "Redemptoris
Missio" que le dialogue interreligieux fait partie de la mission évangélisatrice
de l'Eglise. Donc, le jour de la Pentecôte, nous devons penser aussi
au dialogue interreligieux. Qui est suivi, bien sûr, par l'annonce du
Christ. Sans l'annonce du Christ, la mission de l'Eglise ne serait pas
complète. Et puis, le témoignage fait aussi partie de cette mission.
Nous voyons que les Apôtres, le jour de la Pentecôte, n'ont pas peur:
ils vont, ils proclament Jésus et donnent
le témoignage de leur vie".
"Dieu est à l'oeuvre dans le
monde"
Mgr Fitzgerald rappelle les
paroles du pape Jean-Paul II lors de la Commémoration des Témoins de
la foi au XXe s., le 7 mai dernier, au Colisée. "Un
tel témoignage, dit-il, rappelle ce qu'a dit le Saint-Père lors de la
Commémoration des témoins de la foi au XXe s., et cela fait aussi partie
de la mission de l'Eglise: révéler et faire comprendre à toutes les
personnes que Dieu est à l'oeuvre dans le monde, à l'intérieur et aussi
en dehors de l'Eglise, pourrions-nous dire".
Dimension "interreligieuse"
du Jubilé
Mgr Fitzgerald, joint par Zenit
au téléphone aujourd'hui, souligne aussi qu'il ne s'agit pas de promouvoir
une "rencontre" interreligieuse, mais de promouvoir une "réflexion"
des catholiques, et "pas exclusivement" pour ce qui concerne le dialogue
interreligieux. Les principaux rendez-vous interreligieux du Jubilé
sont, rappelle Mgr Fitzgerald, la rencontre - en quelque sorte en Prélude
au Jubilé - qui a eu lieu au Vatican en octobre 1999, et comprenait
une journée à Assise. La journée du Pardon du 12 mars 2000, à Saint-Pierre,
avait aussi une dimension interreligieuse (en particulier la demande
de pardon pour les comportements contraires à l'amour, la paix, le droit
des peuples, le respect des cultures et des religions.
A Rome, le pape Jean-Paul
II présida la Messe solennelle de Pentecôte le samedi soir, sur le parvis
de la basilique Saint-Pierre. Un groupe de Bouddhistes japonais ont
assisté à la célébration, à leur demande.
Mgr Fitzgerald : "Nous voyons qu'en cette année jubilaire viennent
à Rome des groupes de non-chrétiens (...) Il me semble qu'elle ait créé
une attente, une nouvelle relation entre les chrétiens et les personnes
d'autres religions".
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COMMENT ÊTRE CHRÉTIEN AU XXIe SIÈCLE, Pentecôte 2000.
Jean-Paul II
aborde le défi de l'annonce du Christ
CITÉ DU VATICAN,
dimanche 11 juin (ZENIT.org)
Des chants en coréen, en latin,
en italien... des fidèles des quatre coins du monde... et même un groupe
de bouddhistes japonais ! C'est ainsi que Rome a célébré samedi soir,
la fête de la Pentecôte, Place Saint Pierre, en présence de Jean-Paul
II. Dans son homélie, le Saint-Père s'est longuement penché sur la manière
dont les chrétiens doivent annoncer le Christ dans le monde contemporain.
"En cette année jubilaire,
nous sentons le besoin d'une nouvelle Pentecôte, de feu dans le coeur,
de mots nouveaux sur les lèvres, d'un regard prophétique (...) On n'impose
pas l'Évangile, on le propose".
Le Saint-Père a expliqué au
cours de l'homélie que "l'Église a toujours senti fortement l'engagement
de proclamer fidèlement le message de l'Évangile, toujours et partout.
Elle l'a fait en respectant la dignité des peuples, de leur culture
et de leurs traditions. Elle sait parfaitement que le message divin
qui lui a été confié n'est pas contraire aux aspirations les plus profondes
de l'homme; bien au contraire, il a été révélé par Dieu pour combler
au-delà de toutes les attentes, la faim et la soif qui sont dans le
coeur de l'homme
...L'Évangile ne doit donc pas être imposé mais proposé, car il ne peut
être efficace que s'il est accepté librement et avec amour".
Annonce et dialogue avec les
autres religions
"L'Esprit Saint a répandu
les 'semences du Verbe' dans les différentes coutumes et cultures pour
permettre aux régions les plus différentes d'accueillir l'annonce de
l'Évangile ... c'est d'ailleurs un devoir de se mettre à l'écoute de
ce que l'Esprit peut suggérer aussi aux 'autres'. Ils peuvent nous offrir
des éléments utiles pour arriver à une compréhension plus profonde de
ce que le chrétien possède déjà dans la Révélation. Le dialogue peut
ainsi conduire à une annonce qui s'adapte mieux aux conditions personnelles
de celui qui écoute".
La clé : un "témoignage vécu".
"Seul le chrétien qui vit
ce qu'il professe peut être écouté. Il faut par ailleurs tenir compte
du fait que parfois les circonstances ne permettent pas l'annonce explicite
de Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur de tous. Dans ce cas, le témoignage
d'une vie respectueuse, chaste, détachée des richesses et libre face
aux pouvoirs de ce monde, en un mot, le témoignage de la sainteté, même
offert en silence, peut avoir une grande force de persuasion".
Le Pape a expliqué qu'ainsi,
le fait d'être "témoins du Christ avec la force de l'Esprit Saint n'empêche
pas de collaborer au service de l'homme avec ceux qui appartiennent
à d'autres religions. Cela nous conduit au contraire à travailler avec
eux en faveur du bien de la société et de la paix dans le monde".
"A l'aube du troisième millénaire, les disciples du Christ savent
parfaitement que ce monde est comme une carte de différentes religions.
Si les fils de l'Église savent rester ouverts à l'action de l'Esprit
Saint, Il les aidera à communiquer, dans le respect des convictions
religieuses des autres, le message salvifique unique et universel du
Christ".
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