Le jubilé: questions et réponses
  • D'où vient le mot Jubilé?
  • Le Jubilé dans la loi de Moïse
  • Le premier Jubilé chrétien
  • Les Jubilés chrétiens dans l'histoire
  • Que signifie le pèlerinage?
  • Quel est le symbole de la Porte Sainte?
  • Qu'est ce que la Bulle d'indiction du Grand Jubilé de l'An 2000?
  • Pourquoi parle t on d'Eglises particulières?
  • Le Mystère de l'Incarnation : "Le Verbe s'est Fait chair" Jn 1, 14
  • Le Mystère de la Rédemption ? "Un dessin d'Amour"
  • Pourquoi parle-t-on de "signes" du Jubilé ?
  • Que signifie "Célébrer" ?
  • Célébrer le Jubilé ?
  • Lors du Jubilé de l'an 2000, que célébrons-nous ?
  • Vous avez dit "Gagner le Jubilé ?"
  • Quelle est la pratique d'un Jubilé ?
  • Comment se prépare le grand Jubilé ?
  • Quelle est la place de Marie, la Mère de Jésus ?
  • Les signes du Jubilés
  • A propos de l'Indulgence
  • Le don de l'Indulgence

       

      D'où vient le mot Jubilé?

Le mot Jubilé a deux racines en hébreu et en latin. Dans la Bible Hébraïque le terme yobel désignait d'abord le bélier, puis la corne du bélier, utilisée comme trompette. Celle-ci servait à annoncer tous les cinquante ans une année exceptionnelle de remise des dettes. Inaugurée par le son du yobel, cette année fut appelée année du yoebel ou simplement yobel. En latin le mot jubilum (du verbe jubilare) exprimait l'allégresse des bergers. Quand, entre 391 et 406, saint Jérôme traduisit la Bible hébraïque en latin, il rendit le mot yobel par jubilaeus (et non jubolaeus, plus proche de yobel, comme on auratit pu s'y attendre). Il unissait ainsi l'idée d'allégresse, contenue dans les cris de bergers latins, et celle de la fête inaugurant l'année exceptionnelle de l'ancien Israël. Dans sa traduction - qui fut utilisée pendant plus de mille ans dans l'Eglise - on parle donc d'annus jubilei ou de jubilaeus.
Vers la fin du Moyen Age, le mot fut appliqué à l'indulgence accordée par le Pape lors de l'Année Sainte. Il passa en français (jubilé ou année jubilaire) et dans d'autres langues européennes pour désigner des années exceptionnelles de conversion et de grâce.

Comprendre et vivre le Jubilé - Alber Hari - édition du Signe


      Le Jubilé dans la loi de Moïse

Le texte le plus ancien parlant du Jubilé se trouve dans la loi de Moïse, notamment dans le livre du Lévitique (que l'on peut compléter par le Deutéronome). Cette loi demande au peuple d'observer tous les sept ans une année sabbatique. L'année jubilaire doit être célébrée après sept années (7*7 = 49) donc chaque cinquantième année. "Tu comptes sept semaines d'années, sept fois sept ans, c'est à dire le temps de sept semaines d'années, quarante-neuf ans. Le septième mois, le dixième jour du mois tu feras retentir l'appel de la trompe ...Ce sera pour vous un jubilé"(Lévitique 25, 8-10).
Quatre mesure sociales doivent accompagner l'année jubilaire. Les trois première d'entre elles valent aussi pour l'année sabatique:

  1. Le repos de la terre (25, 2-4)
  2. La libératiuon des esclaves (Deutéronome 15, 12-13,15)
  3. La remise des dettes (Deutéronome 15, 1-2,11)
  4. L'affranchissement des propriétés (Lévitique 25,13-15,23)

Comprendre et vivre le Jubilé - Alber Hari - édition du Signe


      Le premier Jubilé chrétien

L'initiative de la première Année Sainte ne fut pas prise par le Pape mais par le petit peuple chrétien. Dès le premier janvier 1300 des foules nombreuses de pèlerins affluent versRome. Ils espèrent, en cet anniversaire de la naissance de Jésus, et à l'occasion de la visites des tombeaux des apôtres Pierre et Paul, être délivrés de leurs fautes et des peines encourus. Rome ets en paix. Boniface VIII occupe le trône de Saint Pierre depuis 6 ans.
Répondant au désir de la foule, la pape promulgue (avec effet rétroactif) le 22 février 1300 le premier jubilé chrétien. L'Année Sainte doit aller de Noël 1299 à Noël 1300. Boniface VIII veut ainsi signifier que l'Année sainte sera désormais une des manières de célébrer le centenaire de la naissance de Jésus. Tout au long de l'année, la Basilique Saint Pierre reste ouverte jours et nuit. Pour obtenir l'indulgence plénière il faut visiter les Basiliques de Saint Pierre et de Saint Paul, 30 fois pour les Romains, 15 fois pour les pèlerins veant d'ailleurs.

Comprendre et vivre le Jubilé - Alber Hari - édition du Signe


      Les Jubilés chrétiens dans l'histoire

A partir du 14è siècle les jubilés jalonnent l'histoire de l'Eglise. On peut y voir une manière de sanctifier le temps. La périodicité des jubilés a d'abord varié pour se fixer peu à peu, mais jamais définitivement.
Boniface VIII (1294-1303) avait prévu un jubilé tous les siècles. Cependant, comme l'année jubilaire juive était célébrée tous les 50 ans, Clément VI (1378-1389) fixa le secon jubilé pour 1350. Urbain VI (1378-1389) réduisit le rythme des jubilé à 33 ans, durée présumée de la vie de Jésus. L'intervalle entre deux jubilés fur encore réduit à 25 ans par Paul II (1464-1471). Un jubilé par génération. Ainsi depuis 1470 jusqu'au 19è siècle les jubilés se succèdent à ce rythme.
Outre les jubilés ordinaires on peut relever 85 jubilés extraordinaire, dont 65 au niveau universel, les autres répondant à des circonstances particulière d'un pays. A partir de Sixte V (1585-1590), nombre de papes proclamèrent un jubilé extraordinaire à l'occasion de leur accession au trône.

Comprendre et vivre le Jubilé - Alber Hari - édition du Signe


      Que signifie le pélerinage?

Accomplir ce pèlerinage signifie relire l'Evangile lui-même, parcourir à nouveau les chemins que la Révélation a parcourus.
Cette démarche de pèlerinage nous aide à vivre notre vie comme une marche, et nous donne l'idée d'un Dieu qui nous a devancés et nous précède, qui s'est fait notre compagnon de voyage.
Ce voyage intérieur a pour but de nous détacher de ce qui, en nous et autour de nous, est contraire à la loi de Dieu, afin d'être en mesure de rencontrer pleinement le Christ, confessant notre foi en Lui et recevant l'abondance de sa miséricorde.

Lettre du Pape sur le pèlerinage aux lieus qui sont liés à l'histoire du Salut


      Quel est le symbole de la Porte Sainte?

L'Année Sainte commence lorsque le Pape ouvrira la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre au Vatican la nuit de Noël. Cette porte habituellement murée, n'est ouverte qu pendant les années jubilaires. L'origine de cette coutume est d'abord pratique : une porte supplémentaire permettait aux pèlerins de pénétrer dans la basilique sans trop se bousculer.
Dans l'Ecriture, la porte est un symbole majeur: qu'il s'agisse des portes de Jérusalem et, plus encore, des portes du Temple, elles donnaient accès au lieu où le Peuple avait rendez vous avec Dieu. Franchir la porte, c'était aller vers Dieu. Jésus parle de la porte étroite qu'il faut trouver pour entrer dans le Royaume. Le livre de l'Apocalypse nous montre les portes ouvertes de la Jérusalem céleste. La porte qui ouvre sur le monde de Dieu, c'est le Christ lui-même. Mais la porte représente aussi notre pouvoir de refus, notre fermeture. Le même livre de l'Apocalypse nous présente le Christ se tenant à notre porte et frappant pour que nous lui ouvrions.
Jean Paul II a traduit cette invitation dans un de ses premiers mots d'ordre : "Ouvrez vos portes au Rédempteur". La mort et la peur ferment les portes : la porte du tombeau de Jésus est fermée par une grosse pierre et, après la Passion, les disciples vivent "toutes portes closes, par crainte des juifs". Au contraire, au jour de Pentecôte, les portes s'ouvrent et les disciples sortent annoncer l'Evangile du Ressuscité.

Vivre l'An 2000 - Panorama - p.25


      Qu'est ce que la Bulle d'indiction du Grand Jubilé de l'An 2000?

Une bulle désigne une lettre apostolique du Pape rédigée en forme solennelle et portant son sceau.
"Incarnationis mysterium" ("Le mystère de l'Incarnation") est daté du29 novemmbre 1998 et s'adresse à tous les fidèles en marche vers le troisième millénaire. L'expression "d'indiction du grand Jubilé" qui lui est accolée signifie que cette Bulle nous donne des informations sur la date d'ouverture et les composantes de ce même Jubilé.



      Pourquoi parle t on d'Eglises particulières?

Le pape Jean.Paul II souhaite que le Grand Jubilé soit célébré non seulement à Rome et en Terre sainte avec la "même dignité et la même importance", mais également dans tous les diocèses de façons concomitante. Nous retrouvons ici l'esprit du concile Vatican II:l'Eglise catholique est présente en chaque diocèse, appelé plus exactement "Eglise particulière". Saint Paul parle de l"Eglise de Dieu qui est à Corinthe". Chaque diocèse s'il est en communion avec le siège de Pierre, est l'Eglise catholique. Il a par ailleurs la possibilité de proposer pour sa part certains lieux jubilaires : la cathédrale bien sûr, et telle ou telle autre d'église désignée par l'évêque.



      Le Mystère de l'Incarnation : "Le Verbe s'est Fait chair" Jn 1, 14

Reprenant l'expression de Saint Jean ("Le Verbe s'est fait Chair" Jn 1,14), l'Eglise appelle "Incarnation" le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut. Dans une hymne attestée par Saint Paul, l'Eglise chante le mystère de l'Incarnation :
Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus : lui de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui L'égalait à Dieu. Mais Il s'anéantit lui même prenant condition d'esclave et devanant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'hulilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur la croix !" (Ph 2, 5-8)
La foi en l'Incarnation véritable du Fils de Dieu est le signe distinctif de la foi chrétienne : "A ceci reconnaissez l'esprit de Dieu : Tout esprit qui confesse Jésus Christ venu dans la chair est de Dieu" (1 Jn 4, 2). Telle est la joyeuse conviction de l'Eglise dès son commencement, lorsqu'elle chante "le grand mystère de la piété" : "Il a été manifesté dans la chair" (1T 3,16)

Catéchisme de l'Eglise Catholique § 462

La révélation chrétienne exclut la réincarnation et parle d'un épanouissement que l'homme est appelé à réaliser au cours d'une existence unique sur terre. Cet épanouissement de son destin, l'homme l'atteint par le don désintéressé de lui-même, un don qui n'est possible que dans la rencontre avec Dieu. C'est en Dieu qu'il trouve la pleine réalisation de ce qu'il est : telle est la vérité révélée par le Christ. L'homme s'épanouit en Dieu, qui est venu à sa rencontre par son Fils éternel.

Tertio Millennio Advente - Jean Paul II-


      Le Mystère de la Rédemption ? "Un dessin d'Amour"

Toute la vie du Christ est mystère de Rédemption. La Rédemption nous vient avant tout par le sang de la croix, mais ce mystère est à l'oeuvre dans toute la vie du Christ : dans son Incarnation déjà, par laquelle, en se faisant pauvre, Il nous enrichit par sa pauvreté ; dans sa vie cachée qui, par sa soumission, répare notre insoumission ; dans sa parole qui purifie des auditeurs; dans ses guérisons et des exorcismes, par lesquels "Il a pris nos infirmités et s'est chargé de nos maladies" (Mt 8,17)

Catéchisme de l'Eglise Catholique § 517


      Pourquoi parle-t-on de "signes" du Jubilé ?

Effectivement, Jean-Paul II utilise la terminologie du "signe" dans sa lettre apostolique « Tertio millenio adveniente » et dans la Bulle d’indiction du grand Jubilé de l’an 2000 (n°7 et suivants).
C’est dans son orientation sacramentelle que le « signe » doit être compris.
Un des meilleurs chemins pour comprendre et exprimer le Jubilé est de lui appliquer les catégories de l’ordre sacramentel : « signe », « efficacité »... Le Jubilé « signifie » - c’est-à-dire annonce par une action qui la réalise - la libération que Dieu accorde gratuitement. La catégorie de « signe » convient particulièrement bien pour parler de l’Indulgence !

Utiliser les catégories du « signe », c’est montrer aussi à quel point le Jubilé ne peut en aucun cas consister uniquement en un acte de dévotion ; il manquerait la « matière » du signifiant, l’effectif effort de libération, de conversion, témoin de la grâce du Dieu Sauveur.

Dans toute sa vie, l’Église – et dans toute sa vie, chaque chrétien – est responsable du signe jubilaire, du signe donné durant l’« année de bienfaits » qu’elle décide de célébrer.

CNPL


      Que signifie "Célébrer" ?

Célébrer, c’est vivre ensemble un temps par lequel
- on s’abstrait du quotidien laborieux et marqué par une productivité,
- on reconnaît ce qu’il y a de bon en une personne, un événement, un don,
- on loue et rend grâce pour cette personne, ce don, cet eacute;vénement, éventuellement on fait fête en son honneur,
- on découvre et exprime ce que cette personne, ce don, cet événement apporte au groupe ou ses membres pour leur avenir.

CNPL


      Célébrer le Jubilé ?

Célébrer le Jubilé, c’est essentiellement célébrer Dieu qui fait grâce :
- Célébrer Dieu comme origine de tout, à qui tout appartient, et donc reconnaître que tout est grâce ;
- Célébrer Dieu qui fait grâce à toute l’humanité et donc à chaque homme, homme pécheur – qui le gracie – par le don de Jésus Christ, son fils, Dieu qui pardonne en la libéralité de son amour ;
- Célébrer Dieu qui renouvelle son pardon et son Alliance en un temps de grâce, un temps reconnu comme privilégié par la communauté des croyants.

« Toute année jubilaire est comme une invitation à la célébration de noces. Nous accourons tous, des diverses Églises et Communautés ecclésiales répandues à travers le monde, vers la fête qui se prépare ; nous apportons ce qui nous unit déjà, et le regard fixé uniquement sur le Christ nous permet de croître dans l’unité qui est le fruit de l’Esprit » (Jean-Paul II).

Célébrer le Jubilé, c’est donc, en communauté de croyants :
- reconnaître Dieu Sauveur en Jésus Christ,
- le louer et lui rendre grâce pour cet événement sauveur : la vie, la mort et la résurrection du Christ
- puiser dans le Christ la Vie Nouvelle qu’il nous donne en nous donnant l’Esprit.

CNPL


      Lors du Jubilé de l'an 2000, que célébrons-nous ?

La plupart des calendriers actuels part de la naissance du Christ. Ce sera donc le deux millième anniversaire de ce jour où l'histoire des hommes a changé : "Un sauveur vous est né". Pour la foi chrétienne, la source et le sommet de l'Histoire sont l'Incarnation du Verbe.
Bien sûr, nous ne célébrons pas simplement un anniversaire aux 2000 bougies ! Un Jubilé est pour les chrétiens l'entrée dans la réalité de l'événement du salut, dans "l'année de grâce" qu'inaugure le Seigneur. Il s'agit d'un temps de grâce pour prendre conscience et entrer plus profondément dans le mystère de Vie qui traverse tout le temps et toute l'histoire des hommes. "Jésus, né dans le peuple élu, accompli la promesse faite à Abraham (...) Ici, ce n'est pas seulement l'homme qui cherche Dieu, c'est Dieu qui vient en personne parler à l'homme et lui montrer la voie qui lui permettra de l'atteindre. (...) Le Verbe incarné est donc présenté comme l'accomplissement de l'aspiration présente dans toutes les religions de l'humanité (Jean-Paul II, Le Jubilé,6). Et "c'est encore le Verbe qui, en s'incarnant, renouvelle l'ordre cosmique de la création" (Jean-Paul II, Le Jubilé,3)
Nous célébrons donc par ce Jubilé l'Incarnation du Christ, Dieu qui recherche l'homme et qui veut nous faire demeurer avec Lui.

Père Paul-Dominique MARCOVITS, op,
Comité Pédagogie des JMJ 2000, délégation française.


      Vous avez dit "Gagner le Jubilé ?"

Vivre le Jubilé demande une disponibilité particulière pour recevoir la grâce de la conversion et y collaborer, ce qui sera signifié par nos actes mêmes, dans une vie libérée, renouvelée, fraternelle... Ainsi, ce ne sont pas nos efforts qui, telle une conquête, nous ferons « gagner le Jubilé ». Ce que le Seigneur attend de nous, c’est d’accueillir la grâce méritée par le Christ, portée dans le mystère de la présence du Christ à son Église, et de nous laisser conduire par l’Esprit, comme le Christ Jésus, sur le chemin de la Vie Nouvelle. Notre effort est nécessaire, mais lui-même est grâce. C’est en ce sens que l’on peut utilement appliquer le vocabulaire du « signe » aux actes, cultuels ou non :
- le signe du pèlerinage auquel nous sommes invités (à Rome ou ailleurs !) ;
- le signe de la porte sainte qui marque notre conversion, notre passage avec le Christ ;
- le signe de la charité, de la solidarité auxquelles nous sommes conviés ;
- le signe de la justice des peuples et de la remise de la dette, dans la fidélité à la tradition hébraïque du Jubilé ;
- le signe de l’indulgence, qu’on ne conquiert pas par un acte de culte, mais que l’on « signifie » (au sens sacramentel du mot).

CNPL


      Quelle est la pratique d'un Jubilé ?

Comme autrefois au sein du peuple d'Israël, le Jubilé est proclamé pour un renouvellement de la foi, un vrai respect des pauvres et l'accueil du pardon de Dieu.
Sans cesse nous avons besoin de renouveler notre foi dans le Christ, le Fils envoyé par le Père pour le salut du monde. C'est la caractéristique principale du Jubilé que d'entrer de tout soi-même dans ce grand désir de Dieu de rendre libre tous les hommes.
Cette liberté est offerte aux pauvres. Selon la Bible, "l'année jubilaire devait réaliser l'égalité entre tous les fils d'Israël", car Dieu les avait tous libérés d'Egypte ! Les conséquences d'un Jubilé sont donc sociales, elles demande un engagement personnel de charité. Concrètement, Jean-Paul II demande la remise des dettes des pays pauvres (Le Jubilé,51). Il y a aussi toutes sortes de pauvreté, celles de l'amour, de la maladie, de la vérité... Chacun est invité à trouver des manières très diverses d'y répondre.
La liberté est offerte à tous les captifs du péché que nous sommes. Le Jubilé est année de conversion personnelle et communautaire. C'est dans cet esprit que depuis longtemps, Paul VI et Jean-Paul II ont fait des demandes de pardon pour les péchés des fils de l'Eglise, particulièrement contre l'unité des chrétiens. L'Eglise de France vient de poser un acte de repentance vis-à-vis des Juifs et de demander pardon pour l'attitude de chrétiens pendant la dernière guerre.
La pratique du jubilé - foi, partage de charité, pardon - nous aide à "revenir à Dieu", Lui qui est Amour pour tous. On comprend ainsi que le mot "Jubilé" évoque la joie. "L'Eglise se réjouit du salut"(Jean-Paul II, Le Jubilé, 16).

Père Paul-Dominique MARCOVITS, op,
Comité Pédagogie des JMJ 2000, délégation française.


      Comment se prépare le grand Jubilé ?

Il se prépare en profondeur depuis longtemps. À la suite du Concile Vatican II, les chrétiens cherchent, à travers ombres et lumières, à retrouver un élan nouveau et ils montrent déjà de grands signes de vitalité. En France, les visites récentes du Pape Jean-Paul II, particulièrement lors des Journées Mondiales de la Jeunesse de Paris, en Août 97, ont révélés à tous le dynamisme réel de nombreux chrétiens et leur grande diversité.
D'autre part, "l'appel à l'unité des chrétiens résonne avec toujours plus d'intensité dans le cœur des croyants, particulièrement à l'approche de l'An 2000" (Jean-Paul II, Qu'ils soient un, 1).
La préparation du Jubilé consiste donc à nous ouvrir sur l'avenir : "préparer un nouveau printemps de vie chrétienne" (Jean-Paul II, Le Jubilé, 18). Le Jubilé, année de grâce donnée par Dieu, sera donc un encouragement pour chaque chrétien comme pour chaque communauté chrétienne à témoigner du Christ auprès de tous. La préparation profonde du Jubilé est donc comme "un fleuve unique auquel de nombreux affluents apportent leurs eaux" (Jean-Paul II, Le Jubilé, 25).

Père Paul-Dominique MARCOVITS, op,
Comité Pédagogie des JMJ 2000, délégation française.


      Quelle est la place de Marie, la Mère de Jésus ?

Dans l'Incarnation, Marie a accueilli le Fils de Dieu, au nom et en représentante de son peuple et de toute l'humanité. Son "oui" porte tous nos "oui". "Jamais, dans l'histoire de l'homme, autant de choses n'ont dépendu du consentement de la créature humaine " (Jean-Paul II, Le Jubilé, 2), au moment où l'ange annonça à Marie qu'elle serait la mère du Sauveur.
Marie est présente à tout le mystère de Dieu et de l'Eglise. C'est pourquoi, chaque année, il lui est fait une place, comme "transversale". En 97 : Marie est vue comme la Mère de Dieu et le modèle de la foi vécue. Ensuite, en 98, Marie est "la femme fidèle à la voix de l'Esprit", "femme de l'espérance" aussi. Enfin en 99, elle est "la servante du Seigneur" qui répond dans la joie à sa "mission".

CNPL


      Les signes du Jubilés

Les signes du Jubilé manifestent extérieurement une démarche personnelle et intérieure, vécue en Eglise. Les trois premiers signes appartiennent désormais à la tradition de la célébration jubilaire :

  1. la Porte Sainte car elle est passage d'un monde à l'autre
  2. le pèlerinage : l'homme en cheminement, sans demeure fixe en ce monde.
  3. l'Indulgence : accueillir l'Indulgence du Père comme une "surabondance de grâce "afin d'être indulgent soi-même avec son prochain.
    Le pape Jean Paul II nous indiquent d'autres signes possibles de la miséricorde de Dieu agissant dans le Jubilé :
  4. la purification de la mémoire: prendre le temps de s'arrêter sur les événements qui ont marqué l'Eglise et le monde dans l'histoire et accepter de prendre conscience de tout ce qui n'a pas été marqué par l'Evangile.
  5. la charité
  6. la mémoire des martyrs



      A propos de l'Indulgence

L'Indulgence ne supprime pas le devoir de réparation. J'ai toujours le devoir, dans la mesure où cela est possible, de réparer le mal fait aux autres. Ainsi, je dois et je peux restituer l'objet d'un vol ou rétablir la vérité après un mensonge. Cependant, dans le cas d'une calomnie ou d'un meurtre, même si je m'en repens sincèrement, les dégats restent irréparables. C'est là qu'intervient l'indulgence, véritable surabondance de grâce, à condition toutefeois que je désire réellement répondre à cettre grâce en accomplissant la démarche que me demande l'Eglise : confession, Eucharistie, prière aux intentions de l'Eglise, Credo, Notre Père, passage de la Porte Sainte, pèlerinage à un des lieux déterminés par la bulle d'Indiction. La miséricorde infinie de Dieu efface alors les traces et les conséquences de mon péché, rétablissant ainsi la communion des saints dans toute sa beauté et sa pureté.

Mme Royer


      Le don de l'Indulgence

Le don de l'indulgence manifeste la plénitude de la miséricorde du Père. En effet, par l'Indulgence est remise la peine temporelle pour les péchés déjà pardonnés quant à la faute, c'est à dire la dimension de réparation des offense bien concrètes que nous avons infligées à Dieu et à nos frères. C'est le sacrement de Réconciliation (qui offre au pécheur une nouvelle possibilité de se convertire et de retrouver la grâce de la justification et lui permet de retrouver la pleine communion avec Dieu), accompagné du sacrement de l'Eucharistie qui ouvre au don de l'indulgence. Ainsi loin de s'opposer à l'indulgence, le sacrement de la Réconciliation en constitue l'une des conditions essentielles. Par l'obtention d'indulgences l'Eglise nous donne une possibilité supplémentaire de nous convertir et d'ouvrir notre coeur à la grâce de Dieu. Mais chacun de nous est aussi invité à prier pour obtenir l'indulgence en faveur des autres. C'est le sens de la communion des saints, dans laquelle chacun peut aider les autres - vivants ou défunts - à être toujours plus intimement unis au Père céleste. Ainsi, en priant pour obtenir l'indulgence, nous entrons dans cette communion spirituelle et nous nous ouvrons totalement aux autres, nous préoccupant également du salut de l'autre et manifestant ainsi notre désir de tisser, avec le Christ et tous les saints qui nous ont précédés, le vêtement blanc de la nouvelle humanité.

Paris Notre Dame - Jubilé JMJ p.24-


       

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