Lettre d'information

Baptême et funérailles

participer de plus en plus à la mort du Christ, et cette participation doit atteindre son sommet à l’heure de sa propre mort.

La vie qu’il a reçue de Dieu, il la "remet" au Père dans l’acte d’offrande le plus parfait qui consiste à donner librement sa vie ; et dans la foi, l’espérance et l’amour, il attend de Dieu son entrée dans la vie éternelle et la résurrection de son corps. Comme Jésus Christ.

On voit ainsi que toute mort chrétienne est un accomplissement de la Pâque : elle fait passer de ce monde vers le Père. Délivrance par la mort du Christ, victoire sur la mort, passage vers le Seigneur, c’est donc vraiment une Pâque. Plus précisément, c’est comme l’entrée dans la Terre promise, fin du désert avec le passage du Jourdain. Le repos éternel n’est pas le sommeil du cimetière, mais le repos que Dieu voulait offrir à son peuple après les combats : "Dans ma colère, j’en ai fait le serment : jamais ils n’entreront dans mon repos" (Ps 94, 11), ce repos qu’il donnera néanmoins par Jésus ainsi que nous le rappelle Matthieu 11,28 : "Venez à moi, et moi, je vous procurerai le repos".

La vie chrétienne, une Pâque

Il n’est peut-être pas d’étape de la vie chrétienne qui soit aussi ritualisée que la mort. Or, le rituel des funérailles reprend les gestes du baptême, accomplissant le rituel de ce dernier dans l’espérance d’une entrée définitive dans la vie de Dieu.

A la vigile pascale comme au baptême, est allumé le cierge pascal symbolisant le Christ ressuscité. C’est de ce même cierge présent aux funérailles que la lumière sera transmise aux cierges placés près du corps du défunt, signe de l’espérance en sa résurrection.

A cette même vigile pascale, est solennellement bénite l’eau qui servira aux baptêmes. Car cette eau est symbole de vie. (1) Nous la retrouvons au moment du rite du dernier adieu et, comme au baptême, le signe de la croix est tracé sur les défunts. Auparavant, une croix a pu même être déjà déposée sur le cercueil.

A la bonne odeur du saint chrême par lequel le baptisé devient prêtre, prophète et roi, fait écho l’odeur de l’encens en signe de respect pour ce corps marqué de sa triple dignité baptismale.

Enfin, dans certains rites (dominicains, etc.), on retrouve aussi la litanie des saints au moment du dernier adieu, comme on a pu la chanter à la vigile pascale et au baptême.

Ainsi est mieux signifié, lors des funérailles, que la vie éternelle qui nous est déjà donnée en germe, dans le baptême, par le Christ ressuscité, s’accomplit pleinement au moment de notre mort. Si nous avions vraiment conscience de cette Pâque merveilleuse que nous sommes appelés à vivre, nous pourrions dire alors comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la Sainte-Face (2) : "Je ne meurs pas, j’entre dans la vie !"

Notes :

1. Voir Ez 47, 9 : "Sous le seuil du Temple, de l’eau jaillissait en direction de l’Orient... Cette eau assainit tout

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