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« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » : Mc 1, 15

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7-12). Cette référence au deuxième-Isaïe est particulièrement intéressante aussi bien pour le début de l’Évangile selon saint Marc que pour l’appel à la conversion qui résonne liturgiquement au début du Carême.

« Croire à l’Évangile »

Rappelons-nous ce que représentait pour Israël cette période de l’exil. C’était un peuple infidèle à l’Alliance qui avait subi le désastre de la déportation. C’était un peuple coupable qui se voyait retiré tout ce qui était perçu comme des dons de Dieu : la terre, le roi, la ville sainte et le Temple. Aussi en exil, le peuple se conçoit-il comme condamné, désormais trop loin du Seigneur, abandonné pour avoir lui-même abandonné le Dieu de l’Alliance. C’est dans ce contexte que va éclater l’annonce inattendue, inimaginable surtout, du salut. La bonne nouvelle est alors celle de ce Dieu qui a fait tout le chemin pour rejoindre son peuple exilé, qui a remporté pour lui la victoire, et qui peut le ramener dans la joie sur sa terre. Désormais, le peuple est invité à « croire à cette bonne nouvelle », c’est-à-dire à accueillir la rédemption que lui offre le Seigneur et à accepter qu’il règne sur lui. Il pourra alors abandonner toute prétention orgueilleuse, s’appuyer sur la Parole de Dieu et choisir de vivre dans l’alliance que lui offre de manière renouvelée le Seigneur.

Conversion en temps de Carême

Le rite de l’imposition des cendres à l’entrée en Carême est un geste pénitentiel qui marque la reconnaissance de notre situation de pécheurs, mais pas seulement. Il nous rappelle également notre condition de créature, ce que l’orgueil voudrait toujours nous faire oublier. Avec l’invitation à « croire à l’Évangile », et le lien que nous avons mis en évidence avec la situation de l’exil, la conversion demandée au début du chemin quadragésimal se précise. Il ne s’agit pas d’une simple conversion morale, d’une simple modification de nos comportements. L’enjeu est infiniment plus important et essentiel. Nous sommes invités à recevoir l’annonce de la Bonne nouvelle d’un salut qui nous est offert gratuitement, à l’accueillir, à suivre le Christ qui vient jusqu’à nous et en qui le règne de Dieu s’approche de nous. Il ne s’agit donc plus d’attendre un salut à venir, surtout pas de conditionner le salut à nos acte de pénitences. Mais nous devons entrer dans la perspective radicalement nouvelle d’un salut déjà offert, gratuitement offert, qu’il s’agit d’accueillir et d’épanouir en nos cœurs. Alors nous pourrons ajuster nos actes, nos choix, nos comportements en les rendant conformes à cette bonne nouvelle annoncée et déjà offerte.

Christophe de Dreuille

Supérieur du séminaire d’Aix en Provence

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