Lettre d'information

L’actualité des psaumes

déluge, les dix commandements, le veau d’or, la mer rouge…

Même à notre époque

Et pourtant, face à ces difficultés réelles, la Présentation générale de la Liturgie des Heures affirme : « En s’appliquant au sens littéral des psaumes, celui qui les chante saisit leur importance pour la vie humaine des croyants. Il est certain en effet que chaque psaume a été composé dans des circonstances particulières que les titres placés en tête de chacun dans le psautier hébraïque cherchent à évoquer. Mais, quoi qu’il en soit de son origine historique, chaque psaume a un sens littéral que, même à notre époque, nous ne pouvons pas négliger. Et bien que ces poèmes soient nés en Orient il y a de nombreux siècles, ils expriment bien les douleurs et l’espérance, la misère et la confiance de toute époque et de toute région (…) » (5). De fait, on peut bien dire que dans cet univers apparemment si différent du nôtre, le psalmiste est quelqu’un qui nous ressemble fort. Le psalmiste est quelqu’un qui se laisse interroger par le monde.

Le monde tel qu’il est

Car le psalmiste est quelqu’un qui voit le monde de son temps tel qu’il était, tel qu’il nous apparaît encore à chaque journal de 20 heures sur nos écrans de télévision : « Car je vois dans la ville discorde et violence : de jour et de nuit, elles tournent en haut des remparts. Au-dedans , crimes et malheurs ; au-dedans, c’est la ruine ; fraude et brutalité ne quittent plus ses rues. » (Psaume 55, 10-12) On entend dans le psautier la question centrale que pose chaque jour le monde, (une question qui me « désole » parce qu’elle m’atteint au plus intime). C’est, dans le psaume 41, la question deux fois posée par quelqu’un qui dit, au milieu de ses épreuves : « Je n’ai d’autre pain que mes larmes, le jour, la nuit, moi qui chaque jour entends dire : “Où est-il ton Dieu ?” » (Psaume 41, 4.11)

Comme en écho à cette question lancinante, on entend aussi celle du psaume 113b : « Pourquoi les païens diraient-ils : “Où donc est leur Dieu ?” » (Psaume 113b, 2)

Dans le psaume 72, où se dit la difficulté pour le fidèle de vivre dans un monde marqué par la réussite des orgueilleux et le succès des impies (n’est-ce pas le nôtre ?), se trouve exprimée la tentation de céder à la jalousie, de se détourner de Dieu pour aller vers la source où puisent les nantis. Et cette tentation s’enracine dans un doute bien moderne : Comment Dieu saurait-il ? Que peut-il savoir de ce qui fait la vie des hommes ? « Ainsi le peuple se détourne vers la source d’une telle abondance. Ils disent : “Comment Dieu saurait-il ? Le Très Haut, que peut-il savoir ?” » (Psaume 72, 10-11)

Dans un monde où le mal semble triompher, où l’on entend dire que Dieu n’est rien, que « Dieu est mort », le psalmiste qui veut croire questionne son Seigneur : « Pourquoi, Seigneur, es-tu

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