Lettre d'information

L’art de célébrer - Participer

à la totalité de l’action liturgique globale, il va de soi qu’en ce qui concerne les activités particulières, tout le monde ne fait pas tout. La Constitution sur la sainte liturgie a, sur ce point, un principe parfaitement clair et qui constitue l’une des plus sensibles différences avec l’ordo missae précédent où le prêtre président devait tout faire comme s’il était seul : « Dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre ou fidèle, en s’acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques. » (CSL n. 28).

Nous reviendrons, dans la suite de cette rubrique, sur les différents acteurs de la célébration et sur leurs fonctions, mais, déjà, nous apprenons que participer activement ne signifie pas tout faire, indistinctement. Ainsi, la nature des oraisons réclame qu’elles soient prononcées par celui qui préside l’assemblée. Y participer ne veut donc pas dire que chaque fidèle va dire la prière avec le prêtre, mais, au contraire, que chacun va l’écouter pour s’y unir. L’unanimité des voix n’en sera que plus forte au Notre Père. De même, chanter dans la liturgie ne signifie pas que tout le monde va tout chanter tout le temps, mais réclame plus généralement l’alternance entre un chœur ou un chantre et l’assemblée. L’unanimité de la voix de l’assemblée n’en sera que plus expressive au refrain ou dans un chant comme le Sanctus.

Ecouter le lecteur, le président, le choeur. . . , c’est donc aussi participer activement. Regarder la procession de l’Évangile ou des dons, c’est donc aussi participer activement. Faire silence après la communion, c’est donc participer activement autant que chanter l’hymne d’action de grâce qui va suivre. Précisons même que ce principe vaut aussi pour le prêtre qui préside. Il lit l’Évangile, mais il écoute la première et deuxième lecture, comme les autres membres de l’assemblée. Il présente le pain et le vin, mais ce n’est pas à lui de les apporter à l’autel (cf. PGMR n°49). L’enjeu de cette participation active est évidemment que les célébrations soient plus vivantes, comme le souhaitent tant de pasteurs et de fidèles. Mais, encore une fois, n’évitons pas d’aller jusqu’à l’essentiel que nous redit le préambule de la PGMR n. 5 : « Ce peuple est saint par son origine ; cependant, par sa participation consciente, active et fructueuse au mystère eucharistique, il progresse continuellement en sainteté. »

SNPLS

Article paru dans le revue CÉLÉBRER n° 257, février 1996, éditions du Cerf ©Tous droits réservés

<< 1 2

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :