Lettre d'information

L’esprit de la Présidence

lorsqu’il se tient à cette table sainte, quand il va offrir ce sacrifice redoutable (les initiés savent ce que je veux dire), il ne porte la main sur les oblats qu’après avoir demandé pour vous la grâce du Seigneur et que vous lui avez répondu : « Et avec ton Esprit ». Par cette réponse, vous vous remettez en mémoire que celui qui est visiblement présent ne produit rien, que les dons qui sont là ne sont pas œuvre de la nature humaine, mais que c’est la grâce de l’Esprit survenant et couvrant tout de ses ailes qui accomplit le sacrifice mystique » ».

Église de Nuits saint Georges, Siège de présidence de Myreille Bouchard

La fin du texte dit admirablement que l’auteur principal de la liturgie est l’Esprit de Dieu, Ces vues permettent de ne point confondre l’acteur liturgique et l’auteur de la grâce, et de considérer donc le prêtre comme celui qui exerce, par fonction ecclésiale reçue de l’Esprit ; le ministère du Christ.

L’épiclèse

Cette théologie du ministère est plus saine que celle de beaucoup d’images d’ordination sacerdotale, qui sur le sacrifice du Christ, ou que c’est lui qui, selon une expression malheureuse, « rendrait le Christ présent ». Ici encore, l’écoute de la prière de l’Église peut nous en détourner avant la consécration, la prière invoque Dieu en ces termes « Nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons ; sanctifie-les par ton Esprit, pour qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de ton Fils, Jésus Christ, notre Seigneur »4.

Cette prière, introduite dans la prière eucharistique depuis le Concile, s’appelle épiclèse, c’est-à-dire demande adressée au Père de nous donner l’Esprit Saint, pour qu’il sanctifie, ici les dons, et, après la consécration, l’assemblée qui communiera aux dons sanctifiés.

Cette conception peut paraître nouvelle. Elle est tout simplement celle que reflète la prière de l’Église. On perçoit ici, une fois de plus, à quel point il est malheureux que les chrétiens ne l’aient pas entendue pendant des siècles, lorsqu’elle s’énonçait en une langue qu’ils ne comprenaient pas. Aujourd’hui que son audition nous est rendue, efforçons-nous de l’entendre, de manière à en être imprégnés, et à saisir que tous, prêtres et laïcs, membres de l’assemblée du peuple de Dieu, nous sommes conviés à célébrer, dans l’Esprit, les mystères du Christ qui sauve le monde.

P. De Clerck ancien directeur de l’institut supérieur de liturgie à l’ Institut catholique de Paris

Article extrait des Chroniques d’art sacré n°63 ; "La Présidence" 2000

(1) Pontitical romain, L’ordination de l’évêque, des prêtres. des diacres, Paris, Oesclée-Mame, 1996, p. 97. (2) L’auteur désigne l’évêque Flavien en présence de qui ii prêche. (3) Jean chrysostorne. Homélie sur la Pentecôte 1,4 : PG 50, 458

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