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Le Carême, temps de l’Église pénitente

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certain nombre de situations où sont en cause les comportements collectifs des chrétiens. (1) »

Le Carême, un temps ecclésial propice à vivre la dimension collective de la pénitence

Le Carême semble naturellement s’offrir comme le temps liturgique propice pour vivre la dimension collective de la pénitence. La première lecture du Mercredi des Cendres ne manque pas de signifier dès le premier jour cet appel à vivre une démarche commune :

« Et maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !… Réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons … Entre le portail et l’autel, les prêtres, serviteurs du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple » (Jl 2,12-17).

La prière d’ouverture du 4e dimanche de Carême mentionne explicitement que c’est le peuple de Dieu dans son ensemble qui est concerné : « Dieu qui as réconcilié avec toi toute l’humanité en lui donnant ton propre Fils, augmente la foi du peuple chrétien pour qu’il se hâte avec amour au-devant des fêtes pascales qui approchent. »

D’autres formules liturgiques, tout en suggérant la dimension ecclésiale de la pénitence, sont moins explicites. La première préface du Carême affirme que la pénitence est constituante de l’identité chrétienne :

« Chaque année, tu accordes aux chrétiens de se préparer aux fêtes pascales qui approchent dans la joie d’un cœur purifié ; de sorte qu’en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d’amour pour le prochain, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître, ils soient comblés de la grâce que tu réserves à tes fils. »

Quant aux autres oraisons et préfaces du Carême, elles emploient le « nous » ecclésial pour évoquer les différentes attitudes pénitentielle des fidèles.

Une visibilité insuffisante de cette pénitence ecclésiale

Dans un contexte de privatisation de la foi, ces formulations ne sont peut-être pas suffisantes pour donner aux fidèles la juste perception de la dynamique collective du Carême. Les démarches de pénitence individuelles, la pratique du jeûne et de l’abstinence, sont vécues dans la grande discrétion prônée par l’évangile de Matthieu. En revanche, la pénitence ecclésiale vécue durant le Carême manque de visibilité, au moins dans nos églises occidentales. Les jeûnes communs et les célébrations pénitentielles communautaires ne font plus recette… Du coup, la dimension sociale du retour à Dieu demeure très floue et n’apparaît plus comme une composante essentielle du Carême.

Il pourrait être intéressant de pouvoir s’inspirer des pratiques pénitentielles vécues dans les Églises orientales : une forme commune de jeûne (régime végétalien) durant l’ensemble des jours du Carême, avec des accentuations

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