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Le P. Marcel Godard, un homme aux multiples facettes

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les deux célèbres pèlerinages à Leipzig que nous avons faits avec plusieurs amis, dont le célèbre Armand Werklé, le fidèle compagnon du STO en Allemagne pendant la guerre, le prêtre aux connaissances encyclopédiques qui a insufflé, depuis Pradines, une nouvelle manière de prosodier la psalmodie dont nous profitons largement aujourd’hui. Marcel Godard avait une très grande admiration pour lui, et les nombreuses Cantates de Bach écoutées et commentées véhémentement ensemble nous ont fait découvrir les nouvelles versions d’Harnoncourt et de Leonhardt, à mesure qu’elles sortaient.

Reste le compositeur. Marcel Godard n’a jamais cessé d’écrire de la musique. C’était sa vie, sa façon de s’exprimer la plus naturelle. Il n’aimait pas, par exemple, faire une homélie devant des gens comme Didier Rimaud ou Armand Werklé. Par contre, il ne refusait jamais de faire une improvisation à l’orgue et acceptait toujours simplement ce type de demande. De même, si on lui demandait d’écrire une pièce pour telle circonstance ou pour tel moment d’une célébration. Ecrire pour la liturgie ou pour l’Office monastique était pour lui une sorte d’honneur. Témoin cette réponse qu’il fit aux 20 ans de Trirem (Tri du Répertoire monastique) à une moniale qui lui demandait combien on lui devait lorsqu’on lui commandait une œuvre : « Mais rien du tout. On est déjà assez récompensé de savoir que ce qu’on a écrit va servir à la Louange. ». Il est clair que pour lui ce qui compte d’abord c’est le texte, notamment dans la liturgie. Il a toujours considéré la musique, « sa »musique comme la servante des paroles. Son écriture musicale allie très souvent un côté populaire et un côté savant, avec un grand souci de la mélodie, et une harmonie claire et peu chargée. Son sens du phrasé est toujours présent dans ces longues phrases mélodiques qui semblent enrober le texte et le déployer de façon naturelle. Il a écrit dans tous les genres, depuis la plus simple antienne jusqu’aux masses chorales très complexes, sans oublier la musique instrumentale et bien sûr la musique d’orgue.

Et le compositeur liturgique. Marcel Godard est un grand témoin du passage de la musique liturgique d’avant le Concile à celle d’après le Concile en y apportant une touche de qualité et d’exigence qui lui fait honneur .Il a participé aux premiers recueils de chants liturgiques en langue française (« Les Deux Tables » notamment) basés la plupart du temps sur les psaumes, et ce dès les années 50. Après le Concile, il se lança résolument dans la création, en particulier pour la liturgie de la Cathédrale, mais aussi, par l’intermédiaire de la revue Choristes pour les liturgies des paroisses. Créations très nombreuses également pour l’Office monastique auquel il s’est beaucoup intéressé (cf. les nombreuses pièces –psaumes souvent- composées pour le Carmel de

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