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Le chemin de croix, dans l’histoire

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Présentes dans des petits ouvrages de piété intitulés Instruction sur le chemin de Croix, qui foisonnent dès le début du XIXème siècle, elles illustrent chaque station, invitant le fidèle à imaginer le chemin parcouru par le Christ. A la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, elles disparaissent de ces livrets tandis que fleurissent dans les églises des tableaux du chemin de croix. La dévotion s’ancre dans les paroisses.

Un art dans l’héritage de celui de la Contre-Réforme :

En voulant soutenir la dévotion des fidèles et ancrer la foi et l’amour du Christ dans leur cœur, ces images et tableaux du chemin de croix ont donc une visée catéchétique et pastorale évidente. Aussi, le but premier de l’image n’est pas tant d’être belle que d’être didactique : il faut qu’elle parle directement au cœur, qu’elle soit donc facilement accessible et compréhensible. Telle est bien la fonction que l’Eglise post-tridentine accorde à l’image. L’art du chemin de croix suit alors la droite ligne de l’art de la Contre-Réforme : choquer la conscience du fidèle, l’attendrir pour lui permettre de partager les souffrances du Christ et de le suivre sur le chemin du Calvaire. Visages expressifs, symbolique des gestes et des regards, symbolique des personnages présents, tout est fait pour inciter les cœurs à la conversion. Ce sont les thèmes et les modèles iconographique héritées de la période moderne qui sont alors repris.

L’exemple le plus caractéristique sans doute est la Crucifixion. Dans un ciel orageux, le Christ est étendu sur la croix, les bras grands ouverts, en offrande, aux côtés de sa mère et de saint Jean. Cette représentation ténébreuse, aux personnages et décors limités à l’essentiel, est bien celle que le peintre Charles Le Brun a développée le premier, respectant ainsi l’esprit de l’enseignement du concile de Trente. Rien ne vient perturber la méditation du fidèle qui peut se centrer sur l’essentiel du mystère qui se déroule devant ses yeux.

Quel chemin de croix pour aujourd’hui ?

Ces modèles sont ceux qui nous sont parvenus jusqu’à ce jour. Ils perdurent durant tout les XIXème et XXème siècles jusqu’au concile Vatican II.

De nos jours, l’esprit du chemin de croix a évolué : la méditation sur les souffrances de l’humanité a remplacé celle, individuelle, de l’homme pêcheur et repentant. Aussi les artistes, dans une expression bien souvent conceptuelle, ont tendance à représenter les traits de l’humanité souffrante sous les traits du Christ.

Une quinzième station fait aussi souvent son apparition. Le Concile avait reproché à la dévotion de s’enfermer sur la mort du Christ : cette station crée ainsi une ouverture vers le cœur du mystère pascal : l’espérance en la Résurrection.

Bénédicte Bouley

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