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Le lieu de la Réconciliation "Le lieu de la rencontre"

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Je n’ai jamais oublié ce moment où, dans une liturgie byzantine, le prêtre, debout devant la porte de l’iconostase, déclarait la miséricorde et le pardon de Dieu aux fidèles qui, s’avançant sur une file, se reconnaissaient pécheurs en se frappant la poitrine. C’était déjà l’époque, dans les années 50, où nos confessionnaux commençaient d’être désertés. Dès les années 60, avant même que la réforme de Vatican ait fixé les normes des célébrations communautaires du sacrement de la réconciliation, on avait inventé, dans diverses églises, avec un instinct très sûr, des pratiques de ce genre. Depuis, les formes n’ont pas beaucoup évolué.

Vingt ans plus tard, je devins curé d’un secteur pastoral où quelques petites paroisses commençaient revivre grâce aux assemblées que des chrétiens tenaient eux-mêmes les dimanches où je n’étais pas Je constatais que les propositions de célébrations pénitentielles communautaires comme telles ne rassemblaient que très peu de fidèles adultes. Je me souvins alors de l’image du prêtre devant l’iconostase. Un dimanche de Carême, après l’homélie, j’invitai ceux qui le désiraient à venir vers le prêtre — comme pour la communion — pour se dire pécheur devant Dieu et entendre les paroles du pardon. La majorité de l’assemblée, âges et milieux confondus, vint ainsi chercher la réconciliation. Par rapport aux pratiques que j’avais connues, j’observai plusieurs traits touchant à l’utilisation — et donc à l’aménagement — du lieu d’église pour une célébration de réconciliation.

La visibilité de la démarche ce qui aurait pu être un obstacle vu le poids de l’image antérieure du confessionnal lieu strictement individuel et secret, s’est avérée au contraire positive en ce que l’action de chacun est redevenue l’action de toute l’assemblée en acte de réconciliation — y compris de ceux qui ne présentent pas eux-mêmes au prêtre mais sont contents d’être là et de participer, â leur manière.

La lisibilité de la démarche après une préparation commune de l’assemblée (« Je confesse »etc.), on se lève de sa place parce que, comme le Fils prodigue, on « ose parler ». On se met dans la file des pénitents, comme ceux qui venaient au Jourdain se faire baptiser par Jean. On arrive près du prêtre en lui parlant, c’est à Dieu qu’on s’adresse. On entend, dite pour soi, la parole de pardon et d’encouragement. On retourne vers ses frères avec qui on est aussi réconcilié avant de revenir à son milieu de vie. On chante ensemble l’action de grâce des (

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