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Le message spirituel d’un tympan (31)

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En entrant dans l’église de son village, la catéchiste demanda à ses jeunes de l’aumônerie ce qu’ils voyaient. Une enfant de douze ans s’exclama : « C’est comme si on entrait au paradis ». Et le jeune vicaire présent à ce moment-là de lui dire : « Tu as tout compris ! ». Cette enfant avait saisi la portée symbolique d’une église, exprimée au fil du temps par le talent des hommes de l’art : bâtisseurs, sculpteurs, peintres…

Entrer dans une église, c’est entrer dans un lieu où la vie éternelle se donne et se reçoit.

Tympan de la porte Miégeville (XIIe) Saint Sernin de Toulouse

Arrêtons-nous devant le plus ancien tympan du grand Languedoc, celui de la porte Miégeville (XIIe)de la Basilique Saint Sernin à Toulouse. Le thème choisi, l’ascension du Christ, ne doit rien au hasard. Entrer dans une église, c’est participer à l’entrée en gloire de Jésus, c’est entrer dans la Jérusalem céleste : « Je fus saisi par l’Esprit et je vis une porte ouverte vers le ciel » (Ap.4,1 ).

Tympan de la porte Miégeville (XIIe) 2

Ici, le Christ nous invite à le suivre dans sa gloire, porté par les anges. Il est debout, attitude du ressuscité (en grec : se lever, être dressé) et bien vivant ; le léger mouvement de la jambe gauche, la tête tournée vers le haut, les plissés indiquant la direction à prendre, toute cette dynamique ascendante nous entraîne à le suivre et à nous tourner vers Dieu. Ses bras sont levés à la façon de l’orant, de celui qui prie et qui intercède pour nous, il est notre médiateur : « Par Lui, dans l’unique Esprit, nous avons accès au Père » (Ep 2, 18). Le Christ est entouré de six anges dont le visage est tourné vers Lui. Deux le portent et semblent danser, deux autres le désignent d’une main et de l’autre portent la croix ; enfin les deux anges placés sur les bords externes appuient la dynamique ascensionnelle par leur attitude : un genou plié et une jambe tendue, le regard tourné vers le haut, une main tendue le ciel, l’autre vers la terre. Admirons au passage l’harmonie de la composition, les plissés des vêtements, la dynamique qui s’en dégage.

Tympan de la porte Miégeville (XIIe) 3

Une corniche profilée ornementée de rinceaux sépare le ciel, où se tiennent le Christ et les anges, de la terre où se situent les apôtres. Les mondes terrestre et céleste sont séparés, et en même temps ils sont reliés par le regard des apôtres levé vers le Christ en gloire, par la foi qui se lit dans leur attitude pleine de vie si particulière pour chacun. Au centre, nous reconnaissons Saint Pierre avec sa clé, ainsi que Saint Jean, mais les autres disciples ne sont pas identifiables, ils semblent représenter les croyants d’hier et d’aujourd’hui. A droite, l’un évangélise, l’autre porte témoignage, à gauche un autre ne regarde pas Jésus. Ne sommes-nous pas souvent et l’un et l’autre ?

A l’image de ce tympan, nous sommes invités à placer le Christ au

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