Lettre d'information

Le nouveau mobilier liturgique de la cathédrale de Fréjus (83)

Accueil > Art sacré > Un patrimoine vivant > Aménagement > Le nouveau mobilier liturgique de la cathédrale de Fréjus (83)

ordonné les choses et leur confère sens. Christ au centre unit l’ensemble.

Laisser agir c’est en même temps se concentrer. C’est une expérience intérieure de prières, de lectures. C’est le moteur de mon accomplissement vers le sens. La religion chrétienne est naturelle. La montagne est le lieu de la Parole, de la Révélation du Dieu personnel ; c’est le lieu de la Rencontre.

Jésus est lui-même la montagne. Il ne conduit pas ailleurs, hors du monde, mais dedans (l’ailleurs étant une illusion). Jésus est comme un vaisseau qui émerge et prend les hommes à sa suite. On se laisse emmener, aspirer par sa face douce et ardente. L’Evangile force nos âmes à ne pas s’installer. Il nous invite à grimper sur la montagne pour entendre la Parole. Sa présence est une exigence créatrice. Ici Jésus et les hommes forment une seule chaîne de montagnes.

Saint Léon dit : « Reconnais ô chrétien ta dignité. Tu participes à la nature divine […] rappelle-toi que tu as été transfiguré dans le royaume de la lumière qui est celui de Dieu » Sur l’ambon : l’ange, le lion, le taureau et l’aigle. L’œil de l’aigle voit la lumière. Les quatre vivants sont placés en croix, symbole de l’amour infini du Christ pour nous. Le regard du Christ accompagne nos souffrances, il est avec l’humanité.

La croix est en tau et signifie la mort vaincue par le sacrifice. Elle ouvre le centre vers l’extérieur, orientation spatiale (par les ailes). La concordance en l’homme des deux orientations par rapport à soi-même - l’une animale, l’autre spatiale – le met en résonance avec le monde terrestre tel qu’il est.

La bande d’écriture qui s’élève du sol évoque l’ascension, l’échelle d’écritures qui aide les hommes à monter vers Dieu. Sur la cathèdre, apparaît l’empreinte d’un arbre car l’Evêque est enraciné dans la présence de vie. Il y a le graphisme hébreu correspondant à la lumière : אור‎ (’or). C’est au niveau de la tête que la lumière se fait. Chacune de nos cellules contient le principe.

Sièges des officiants

Dans la composition, alliance de la géométrie et de l’intuition

J’ai essayé de résoudre ici le problème du rapport entre géométrie et intuition. Elles se combattent mais la lumière est présente et transcende. La partie intuitive se manifeste notamment par le modelé « en mouvement » intégré dans le relief en cercle. Il y a une dialectique du réel qui naît entre le mouvement et la géométrie. La forme de la pierre de l’autel au dessus du cercle en bronze est stable, apportant la paix. Le bronze est le lieu qui s’ouvre à l’espace intérieur.

La patine « or » des œuvres tend à les isoler des contradictions du monde. Je ne cède pas à la perfection des rapports et des nombres. La diversité des matières et la méditation sur ce qui est sont plus

<< 1 2 3 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :