Lettre d'information

Les acclamations : le "Saint, le Seigneur"

ajoutent des éléments qui n’ont rien à y faire ou en retranchent une partie. Souvent aussi certaines compositions font reprendre "Saint le Seigneur", à la manière d’un refrain. Ces reprises présentent deux graves inconvénients : elles transforment l’acclamation en un cantique à refrain et la déstruturent totalement en brisant sa dynamique (acclamation adorante, admiration pour la création, cri vers Dieu, bénédiction pour le salut donné en Jésus). Il faut aussi noter que le dernier "Hosanna" introduit directement à la suite de la Prière eucharistique, grande louange adressée à Dieu dont on ne doit pas le dissocier.

La seconde conséquence tient à la réalisation musicale. Généralement, la préface se termine par une invitation à chanter tous ensemble : "En chantant d’une seule voix" ; "Laisse nous joindre nos voix" ; "Pleins de joie, nous chantons" ; "Tous ensemble nous chantons", etc. C’est l’assemblée tout entière qui chante l’acclamation. Elle ne saurait donc être réduite au silence et, si une polyphonie existe, elle vient enrichir le chant de l’assemblée.

Par ailleurs, peu de musiques tiennent compte du caractère à la fois adorant et acclamatoire de la première phase. L’interprétation peut ici jouer un rôle important si on aide le groupe de chant et l’assemblée à faire la distinction entre l’adoration du début et l’acclamation du "Hosanna"

Enfin, pour plus de justesse, on pourra réserver les mélodies plus éclatantes aux jours et temps de fête (Noël, Pâques, Pentecôte...), des mélodies plus retenues pendant le carême, le même "Saint le Seigneur" pouvant accompagner tout un temps liturgique et ainsi donner à la liturgie sa couleur particulière.

L’enjeu est bien la capacité ou non de l’acclamation choisie à mettre en œuvre la juste attitude spirituelle que requiert la liturgie.

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