Lettre d'information

Les paroisses connaissent un essor des servants d’autel

Un article du quotidien La Croix

Impulsés par une génération qui n’a pas connu les « enfants de chœur » d’antan, les groupes de servants d’autel retrouvent une certaine jeunesse en paroisse

« Depuis les années 1990, il y a un renouveau chez les servants d’autel », constate le P. Éric Beaumer, responsable de la pastorale des servants d’autel au sein du Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS). Anciennement appelés « enfants de chœur » (lire encadré), les servants d’autel seraient aujourd’hui au moins 30 000 sur toute la France, estiment leurs responsables diocésains, qui étaient réunis à Paris les 7 et 8 juin pour une rencontre nationale à la nouvelle Maison de la Conférence des évêques de France, avenue de Breteuil.

Un regain perceptible « en ville et en zone rurale », précise Marie-Pierre Élaudais, responsable des servants d’autel pour le diocèse d’Orléans, qui en compte plus de 450. « Il y a une réelle attente des assemblées », note-t-elle. « De tous milieux et de tous types de paroisse, précise le P. Beaumer. Le point commun est le souhait d’accompagner les jeunes à la vie chrétienne par le biais de la célébration liturgique. » Créés souvent sur l’impulsion de « jeunes prêtres ou séminaristes en insertion paroissiale », souligne Marie-Pierre Élaudais, ces groupes de servants d’autel répondent « essentiellement à une demande des familles », note le P. Beaumer.

Celle des parents ou des enfants. « Il y a une nouvelle génération de parents qui n’ont pas connu les anciens groupes d’enfants de chœur, pour eux c’est nouveau : ils sont demandeurs pour leurs enfants », souligne le P. Beaumer, qui place ce renouveau dans le contexte plus général d’ouverture des fonctions liturgiques aux laïcs. « Les parents préparent la messe, lisent à la messe, donnent la communion... Mettre leur enfant dans un groupe de servants d’autel est une manière de les faire participer à leur tour à la messe. Et les enfants aussi font souvent la demande, pour être actifs », explique le P. Beaumer. « Chez moi, c’est un de mes garçons qui m’a demandé à 9 ans s’il pouvait devenir servant d’autel, parce qu’il s’ennuyait un peu à la messe, raconte Marie-Pierre Élaudais. Aujourd’hui, à 17 ans, il continue de donner un coup de main de temps en temps. »

Ce cas n’est pas rare : il y a « un vieillissement des servants d’autel, note le P. Beaumer. Ils commencent vers 10 ans et poursuivent en grand ado. Il faut donc veiller à leur trouver des fonctions adaptées. Mais, du coup, ils en retirent une expérience liturgique profitable. Et certains ont des responsabilités importantes : le cérémoniaire de la cathédrale de Chartres, par exemple, a 18 ans. »

L’objectif visé par les groupes de servants d’autel a aussi globalement évolué : bien plus que de « recruter » de futurs prêtres, il s’agit de faire participer et d’éveiller à une dimension liturgique les jeunes. Filles incluses. « 

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